Dalin – Burton : le match !

Par Figaronautisme.com/Vend?e Globe

Sur cette remontée vers l’équateur, au grand large de l’état de Bahia au Brésil, les marins ont du grain, ou plutôt des grains, à moudre. Le vent varie brutalement en force et en direction, il faut être aux aguets, une main sur les écoutes, un œil à observer le ciel, un autre sur le radar. Au classement de 15h, Charlie Dalin, en tête, devance de 20 milles Louis Burton. Yannick Bestaven se voit relégué en 6e position derrière Thomas Ruyant, 3e, Damien Seguin, 4e et Boris Herrmann 5e. Tout ce petit monde se tient en moins de 100 milles : fou, fou, fou ce 9e Vendée Globe !

Deuxième derrière Charlie Dalin le 4 décembre dernier dans l’océan Indien avant de subir moult avaries, Louis Burton retrouve sa place aux avant-postes, lui qui était passé à un cheveu de la correctionnelle durant l’épisode de Macquarie. Le Malouin exulte et s’enthousiasme de la bagarre en tête de flotte et on le comprend ! Charlie Dalin affiche le même état d’esprit : « Le Vendée Globe aurait très bien pu se terminer en Australie ou en Nouvelle-Zélande, là je suis encore en course, j’ai retrouvé la tête, donc c’est vraiment super » confiait ce matin le skipper d’Apivia dont le foil bâbord ne lui permet pas d’être en totale efficacité, mais affiche tout de même une vitesse moyenne de plus de 16 nœuds depuis 4h. Le plus rapide de ce groupe compact est l’Allemand Boris Herrmann avec près de 17 nœuds de moyenne qui revient dans le top 5 comme une balle… Jusqu’à Recife, il va falloir composer avec les lignes de grains dont le vent se montre puissant en bordure et nul sous les nuages. Les radars performants embarqués pour la première fois sur ce 9e Vendée Globe vont être de précieux alliés. Yannick Bestaven, lui, doit grimacer, son décalage dans l’Ouest lui a tout fait perdre : 6,3 nœuds de vitesse moyenne ces 4 dernières heures ! Le voilà relégué à 96 milles de la tête de flotte.

Sur le même bord en tribord amures

Le groupe de tête a donc fort à faire entre la gestion immédiate des éléments et la trajectoire à envisager pour la suite sitôt la corne du Brésil débordée. Cette course de vitesse se déroule exclusivement en tribord amures, le vent forcissant progressivement et adonnant au fur et à mesure de la remontée vers le Nord. Pas de manœuvres de forçat au programme, pas de grand changement de voiles, mais plutôt des réglages fins, de quelques centimètres et beaucoup de temps à la table à cartes. Car l’Atlantique Nord se profile dans un horizon proche et avec lui un Pot au Noir (peu actif), un anticyclone dans le sud des Açores puis une grosse dépression. Jamais les Sables d’Olonne n’ont paru aussi proches, jamais non plus la moindre erreur ne s’est payée aussi cash. Dans 12-13 jours, qui va gagner aux Sables d’Olonne ? Les paris sont lancés.

Les copains d’abord en arrière de la flotte

Il y a la bagarre devant à couteaux tirés, et la course derrière dans une ambiance plutôt bon enfant. Les groupes et les duels formés depuis la fin du Pacifique Sud ont créé des liens forts. Alors, ça discute à la VHF, ça communique par Whatsapp. Clarisse Crémer et Armel Tripon par exemple : « C’est cool d’avoir un compagnon de pétole. On papote, il m’a dit qu’il n’avait pas beaucoup de nourriture, j’hésite à le ravitailler. En échange, il m’a glissé des conseils pour recalibrer mon aérien qui me pose des soucis. Dans les alizés, il va faire parler la poudre : son engin volant va envoyer du bois, tant mieux pour lui ! » racontait la skipper de Banque Populaire X, première femme au classement en 13e position. Jérémie Beyou, 15e, échange beaucoup avec ses camarades de jeu, Arnaud Boissières et Alan Roura, et voit la course d’une autre manière : « À mesure que je remonte la flotte, j’échange avec tous les gars et filles, et ils ont tous énormément de mérite. C’est sympa de discuter avec eux, de découvrir leurs problématiques et tu te rends compte aussi que c’est plus simple de discuter avec les gens un peu plus derrière plutôt qu’avec les leaders qui ont parfois du mal à répondre. Ce n’est pas une critique, c’est juste que quand tu es devant, et je le sais, tu laisses peu d’informations sortir par rapport à la concurrence. Je découvre autre chose et honnêtement ce n’est pas pire du tout ! Quand je referai une régate et que je serai devant, j’y penserai. » Miranda Merron et Clément Giraud, rapides ces dernières 24h, se sentent eux aussi moins isolés à 1 000 milles du Cap Horn. Ils sont devenus compagnons de route….

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…