Par Figaronautisme.com/Vend?e Globe

À 2 700 milles de l’arrivée aux Sables d’Olonne, l’incertitude est totale quant au final de ce neuvième Vendée Globe : Charlie Dalin mène le train à plus de quinze nœuds de moyenne dans des alizés de Nord-Est d’une vingtaine de nœuds quand Louis Burton allonge la foulée à plus de dix-sept nœuds avec un cap plus abattu ! Et Maxime Sorel est aussi revenu dans l’hémisphère Nord cette nuit…

Qui va donc s’imposer en Vendée après plus de 25 000 milles de course ? D’un côté, Charlie Dalin cumule 178 fois la première place depuis le départ du 8 novembre, de l’autre Louis Burton compte deux positionnements en tête ! Mais actuellement, le premier serre le vent pour tenter d’accrocher la dépression prévue dans quatre jours au plus proche des Açores, quand le deuxième tente de faire l’extérieur en tirant sur la barre pour atteindre plus de 17 nœuds… Car le pot au noir est enfin derrière eux et c’est donc dans un vent assez stable que cette « remontée » de l’Atlantique va se dérouler pendant au moins trois jours.

Se positionner pour aborder la dorsale

Alors pourquoi tant de différence ? Car le décalage Est-Ouest atteint tout de même près de 200 milles et ne devrait qu’augmenter au fil des heures à venir. D’abord, Apivia est semble-t-il toujours handicapé par son foil bâbord dont la cale basse a été remplacée par Charlie Dalin : il ne semble pas possible de sortir le foil et donc de profiter de sa puissance, alors autant serrer le vent pour faire moins de route vers le but ! Ensuite, Bureau Vallée 2 dispose de petits foils puisque ce monocoque IMOCA est le tenant du titre, vainqueur du Vendée Globe 2017 aux mains d’Armel Le Cléac’h. Même si son état général est dégradé, le fait d’allonger la foulée permet de naviguer en pointe et donc d’aborder les hautes pressions en premier avant d’obliquer à droite.

Et derrière les deux leaders, les trajectoires de Thomas Ruyant et de Boris Herrmann (SeaExplorer-Yacht Club de Monaco) révèlent aussi le même dilemme : le skipper de LinkedOut est un peu dans la même configuration que le leader tandis que le solitaire allemand aborde une situation intermédiaire. Il joue donc sur une trajectoire hybride… Quant aux suivants, ils sont désormais tous sortis du pot au noir ce mardi matin, à l’exception de Benjamin Dutreux (OMIA-Water Family) qui peinait encore sous des masses nuageuses. « Le jour va se lever d’ici quatre heures environ (vers 9h00 heure française), mais le gros problème, c’est en fait les sargasses. Ces algues sont très présentes et comme j’ai des problèmes de moteur, je m’appuie sur mon hydrogénérateur depuis des semaines et là, il ne supporte pas ces algues. Il faut que je sorte de ce coin-là ! »

Un pot au noir très proche de l’équateur

Quant à Maxime Sorel (V and B-Mayenne), il a franchi la ligne de démarcation entre les hémisphères la nuit dernière, à 22h57 (heure française) après 71 jours 08 heures 37 minutes… Et il a été ralenti très rapidement ensuite car le pot au noir semble collé à l’équateur. Mais en deux jours, la ZCIT semble avoir bien évolué et le Mayennais dispose des trajectoires de ses prédécesseurs pour se faire une idée plus juste du passage optimal. Et ce sera aussi une information importante pour Armel Tripon (L’Occitane en Provence) qui devrait atteindre l’hémisphère Nord dès la nuit prochaine…

Avec une journée d’avance sur Clarisse Crémer (Banque Populaire X) qui précède toujours Romain Attanasio (Pure-Best Western) de près de 500 milles. Quant à Isabelle Joschke (MACSF) hors course, elle progresse encore à vitesse réduite vers Salvador de Bahia dans des alizés d’Est et sur une mer apaisée, une escale distante de 800 milles que la franco-allemande devrait atteindre avant ce week-end. Et derrière à 2 200 milles du leader, Jérémie Beyou (Charal) a réussi à faire le break face à Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artisans Artipôle) et Alan Roura (La Fabrique) toujours pénalisé par sa quille dans l’axe alors que le trio est en train de faire du près devant le front froid permanent.

Enfin du côté du cap Horn, Clément Giraud (Compagnie du Lit-Jiliti) semble heureux même s’il a perdu du terrain pour raser la Patagonie : « Il y a pas mal de courants dans le coin ! Et puis j’ai vu mon premier bateau depuis Rio de Janeiro ! Un gros bateau de pêche que j’ai contacté en anglais par radio VHF… C’était sur une sorte de marche où les fonds passent de 800 mètres à 200 mètres ! Le plateau continental est assez étendu par ici : d’un coup, la mer s’est calmée. »

Et le week-end prochain sera aussi un moment important pour Alexia Barrier (TSE-4myplanet) précédée de Sam Davies (Initiatives Cœur) et suivie à 200 milles par le Finlandais Ari Huusela (STARK) : les trois solitaires devraient ainsi en finir avec les mers du Sud et déborder le cap Horn dans un flux de secteur Ouest relativement modéré…

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…