A Ouessant, le bout du monde attire tous les regards
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Difficile de ne pas commencer par un morceau de sagesse populaire : « Qui voit Molène voit sa peine, qui voit Ouessant voit son sang, qui voit Sein voit sa fin. » Ouessant, balayée par les vents d’ouest et les courants furieux qui hésitent entre Manche et Atlantique, n’est pas d’un abord facile. Mais elle se mérite, se déguste même à bord des ferries sécurisants qui assurent des liaisons régulières depuis le continent, et offre aux visiteurs une expérience pour le moins dépaysante. Hors saison, ses sentiers vous accueillent ainsi pour des balades salées, au milieu des moutons qui évoluent en liberté d’octobre à février.
Un riche passé à fleur de peau
Commençons par l'écomusée du Niou qui vous invite à découvrir l’organisation de la vie insulaire telle que les habitants la connaissait jusqu’au milieu du XXe siècle. Vous apprivoiserez ainsi cette société si particulière où les femmes assuraient seules les travaux de la ferme pendant que les hommes naviguaient au long cours. Une vie rude, isolée, où les meubles étaient souvent construits de bois d’épaves, faute d’arbres à disposition sur Ouessant. Le Niou est le premier écomusée de France, ouvert en 1969. Passez ensuite les petits murets de pierre pour retrouver l’impressionnant phare du Creac’h, reconnaissable à sa «marinière noire et blanche». Il domine l’île du haut de ses 55 mètres et, toute l’année, dans son ombre, le visiteur trouvera le musée des phares et balises, qui accueille 16 000 visiteurs par an et retrace l’histoire des phares, de leur construction à leur automatisation. Un lieu magique, ouvert aux rêves de large et aux frissons nés des féroces embruns qui secouent ces vaisseaux de pierre. Des vidéos et des documentaires permettent de mesurer la difficulté des relèves dans les phares en mer, souvent chahutées par la météo, ou d'écouter des gardiens de phare parler de leur métier. Pour compléter la visite, le musée propose un parcours commenté de deux heures en plein air sur la signalisation maritime de la côte d'Ouessant.
Une source d’inspiration pour les artistes
Difficile d’évoquer Ouessant sans citer Yann Tiersen, révélé par son album Le Phare en 1998. Sans oublier Miossec, qui a tourné l’un de ses clips, Chanson pour les amis, sur l’île. Chaque année, les musiciens et les passionnés de musique se retrouvent à Ouessant pour le festival Ilophone. C’est aussi à Ouessant que les écrivains insulaires – ceux qui vivent ou travaillent sur une île ou ceux qui s’inspire du milieu insulaire, réel ou imaginaire - bénéficient de la première résidence d’écrivains en Finistère, au sémaphore du Creac’h. Deux à quatre mois de création dans un balcon exceptionnel face à une mer impétueuse, dans la chambre de veille du sémaphore. Une même association gère ces résidences d’artistes et un festival international du livre insulaire. Toutes les îles du monde sont célébrées par cet événement qui donne rendez-vous aux amateurs de littérature chaque été depuis 15 ans. Le festival de Ouessant a même donné naissance à deux autres manifestations : le Salon du film insulaire de l'île de Groix, dans le Morbihan, et le Salon international du livre océanien, en Nouvelle-Calédonie.
Informations pratiques
Si vous avez un petit creux, rendez-vous au Ty Korn ! Il s'agit d'un pub et d'un restaurant, la salle pour déjeuner et dîner se trouve à l'étage. Vous y dégusterez de délicieux produits locaux, à des prix tout à fait abordables et l'équipe est très accueillante.
Pour naviguer autour d'Ouessant, n'hésitez pas à télécharger les Guides Escales du Bloc Marine. Au programme : toutes les informations détaillées des ports, des cartes de navigation précises, les meilleurs mouillages, les bons plans pour vos escales à terre...