La Bretagne, terres de légendes
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Le dragon de l’île de Batz
Petite commune insulaire située au large de Roscoff, l’île de Batz a longtemps été sous l’emprise d’un dragon, qui terrorisait et décimait la population de l’île. Les nombreuses tentatives pour éradiquer cette bête maléfique ayant échoué, le Comte Withur, propriétaire des terres, décida en l’an 525 d’accueillir Pol Aurélien, un moine venu d’Ouessant pour évangéliser l’île encore païenne, à la condition qu’il délivre le pays du dragon. La légende raconte qu’après une nuit de prières, Pol Aurélien, accompagné de Nuz, un gentilhomme du canton de Cléder, se dirigea vers l’antre de la bête avec pour objectif de la faire sortir de sa tanière. Après avoir réussi à l’attirer, il se servit, sans se laisser intimider, de son étole et de son bâton pour improviser une laisse afin d’attirer le dragon dehors. Une fois dehors, il demanda au dragon de le suivre jusqu’à la pointe Nord-Ouest de l’île, où il lui ordonna de se jeter dans la mer, à un endroit que l’on appelle depuis le « Toull ar Zarpant » ou « Trou du Serpent ». Aujourd’hui, le rocher, sur lequel on peut distinguer une trace de dent ou de griffe du dragon, marque l’endroit où le dragon a été englouti par les flots. En se fracassant sur ce rocher, les vagues produisent toujours un bruit étrange, comme si le dragon criait encore sa colère.
L’oratoire Saint-Guirec de Perros-Guirec
Nichée au cœur de la Côte de Granit Rose face à l’archipel des Sept-Îles, Perros-Guirec, qui accueille ses visiteurs dans un site naturel protégé d’une rare beauté, est également le berceau de légendes qui ont façonné l’histoire de la Bretagne, comme celle de l’Oratoire Saint-Guirec. Érigé sur l’un des nombreux rochers de la Côte de Granit Rose non loin de la baie de Ploumanac’h, l’oratoire chrétien construit en l’honneur de Saint-Guirec, un moine gallois venu d’Outre-Manche pour évangéliser les Bretons au VIIe siècle, fait partie des attractions touristiques phares de la commune. Et pour cause, cet édifice classé monument historique, qui abrite dans une construction en forme de niche une statue du Saint en tenue d’Évêque, a fait l’objet de plusieurs légendes. La plus connue d’entre elles voulait que les jeunes filles célibataires qui souhaitaient se marier rapidement enfoncent des épingles à cheveux dans le nez de la statue. Celles dont l’aiguille restait plantée voyaient leur vœu exaucé avant la fin de l’année. L’oratoire est également associé à d’autres coutumes, comme celle de faire embrasser les pieds de la statue du Saint aux jeunes enfants, afin qu’ils marchent plus tôt. Attention, si vous souhaitez vous en approcher, renseignez-vous sur l’horaire des marées, sachant que le rocher sur lequel il est érigé est entouré d’eau à marée haute.
La Cité d’Ys
La légende de la Cité d’Ys, qui se serait élevée dans la baie de Douarnenez (Finistère), remonte au IVe siècle, à l’époque où le roi Gradlon, également connu sous le nom de Gradlon le Grand, régnait sur la Cornouaille. « Ce roi, qui avait perdu sa femme, chérissait sa fille unique plus que tout. Cédant à ses caprices, il avait accepté de lui faire construire une ville au cœur de la baie, ceinturée par des murs de pierres la protéger des marées et des tempêtes », raconte Bernard Quemeneur, des Randos de la ville d’Ys, qui ne manque pas de faire découvrir la légende de la Cité d’Ys aux randonneurs qu’il accompagne sur les sentiers côtiers. Fermée par une écluse dont seul le roi possédait la clef, la ville est rapidement devenue un lieu de débauche, où Dahut faisait entrer chaque jour un nouvel amant qui périssait au petit matin, étouffé par le masque qu’elle leur mettait sur la tête. Un cavalier prenait alors le corps de l’amant du jour sur son cheval et allait le jeter dans l’océan, au-delà de la baie des Trépassés, non loin de la Pointe du Raz. « Cette ville de luxure déplaisait fortement à Saint Guénolé, venu évangéliser la région, à tel point qu’il demanda au Diable de prendre les traits d’un prince, de séduire Dahut et de la convaincre de voler les clefs de la ville à son père juste avant l’arrivée d’une tempête », poursuit Bernard Quemeneur. Une fois le précieux sésame obtenu, le Diable ouvrit les portes de la ville, qui fut rapidement engloutie par les flots. Selon la légende, le roi, qui dans un premier temps avait décidé de sauver sa fille en la mettant sur un cheval (la scène apparaît notamment sur les vitraux de l’église de Kerlaz), décida finalement de la sacrifier pour assurer son propre salut. Dahut, en se noyant fut quant à elle transformée en sirène. Plusieurs siècles plus tard, certains prétendent entendre les cloches de la Cité d’Ys sonner…
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