Frédérique Dugeny, Directrice d'Arcachon Expansion « Le message est la solidarité et la solidarité économique »
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Quelle est la stratégie d'Arcachon Expansion, à quelques mois de la saison estivale ? « En termes de stratégie marketing, nous aurons des positions différentes si le tourisme peut se relancer fin juin et que nous avons les vacances estivales, ou si on est sur une réouverture vers fin août-septembre et là, ce ne sera pas du tout le même impact. Ensuite, tant que nous n’avons pas la réponse définitive concernant la reprise des écoles, nous ne pouvons pas savoir l’impact : s’il y a école en juillet, si les examens sont en septembre… Autant de points qui impacteront la reprise du tourisme !
On est plutôt sur une stratégie de continuité de lien avec nos clients (site web, réseaux sociaux), tout en étant vigilant sur le message que l’on donne : on veut donner envie aux gens de découvrir Arcachon sans faire du tape-à-l’œil qui serait malvenu.
Nos sites web sont adaptés en termes de contenus avec des liens afin de nous permettre de continuer notre activité culturelle, mais sur le web : musée virtuelle, spectacles de danse… »
Quel est votre objectif actuellement ? « L’objectif va être de mesurer l’impact économique sur notre territoire, d’où mes inquiétudes précédentes sur la date de la reprise. Nous ne faisons pas de promotion pour lancer une destination particulière dans la région. Mais dès que l’on verra le bout du tunnel, je pense que l’on accompagnera ses réflexions que l’on a avec la région et le Comité Régional du Tourisme, autour de la solidarité. La meilleure chose que l’on puisse faire d’un point de vue touristique aujourd’hui est, chacun reste chez soi pour que demain on puisse ressortir. Je ne veux pas tomber dans la promotion de concurrence entre les régions et les territoires. Je trouve cela malsain. Le message est la solidarité et la solidarité économique. Peut-être que le message sera d’encourager les gens à réserver leur séjour très en amont, pour donner de la trésorerie aux professionnels. Une autre idée serait d’inciter nos habitués à venir faire du tourisme différent et hors saison.
Mon principal souci est que l’économie locale s’en sorte. Si la moitié met la clé sous la porte, on aura beau faire la plus belle des campagnes de pub, cela n’aura aucun intérêt. Le deuxième souci qui va se poser est que notre clientèle va elle aussi avoir des problèmes financiers suite à ce confinement, et n’aura pas les moyens de partir en vacances ; les entreprises ne pourront pas accorder de congés pour rattraper le retard de leur activité…»
Comment voyez-vous l'après-confinement ? « Je suis convaincue qu’il va falloir mettre en place des normes sanitaires, si elles ne sont pas imposées par l’Etat, pour rassurer les gens lorsqu’ils vont retourner au restaurant, louer un hébergement… sous réserve que le déconfinement ait lieu avant l’été. Le ton à adopter c’est rassurer les gens sur le côté sanitaire, jouer l’effort de solidarité et soutenir l’économie locale. Puis en 2021, il faudra réfléchir pour compenser la perte de 2020. Nous avons des congrès qui sont reportés sur novembre, décembre et janvier qui sont des périodes creuses. Cela va faire du bien à l’économie locale, en hôtellerie et restauration. »