Bloquée en famille aux îles Caïmans « je vis la même crise que le monde entier mais dans un endroit paradisiaque »
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Pourquoi être partie malgré votre grossesse avancée ?
« Tout a commencé en septembre 2018, mon mari, mes deux enfants et moi-même étions partis en voyage sur un voilier, nous avions pour but de nous rendre aux Bahamas et de rentrer ensuite au Canada. Mais nous avons tellement aimé notre mode de vie sur le bateau que l’on a décidé de poursuivre notre voyage un peu plus bas, jusqu’en République Dominicaine. Depuis nous faisons des allers-retours avec notre bateau et parcourons le monde avec nos deux enfants de 8 et 2 ans. Le premier décembre 2019 nous sommes repartis naviguer vers Cuba et les Îles Caïmans. C’est notre mode de vie et nous faisons partie de ceux qui pensent que l’on peut toujours voyager et vivre, même enceinte. »
Comment vous êtes-vous retrouvés bloqués aux Îles Caïmans ?
« Le 12 mars dernier, nous sommes arrivés aux Îles Caïmans, après une navigation de 25h depuis Cuba. En arrivant nous suivions déjà de près la progression du virus, mais nous n’avions pas prévu que les pays allaient fermer leurs frontières aussi longtemps. En l’espace de trois jours les pays vers lesquels nous devions voyager ont également fermé leur frontière. Nous devions nous rendre au Guatemala, ce qui signifie 4 jours sans internet, sans fenêtres sur le monde et donc sans connaître l’évolution de la situation. Nous avons décidé de ne pas prendre ce risque car ma grossesse est avancée et que nous ne pouvons pas nous permettre des imprévus sachant que le bébé arrive bientôt. Nous sommes donc restés aux Îles Caïmans. »
Comment va se dérouler votre accouchement à l’étranger ?
« À cause des circonstances et du coronavirus, nous n’allons pas pouvoir rentrer au Canada avant l’accouchement et je vais donc devoir accoucher ici aux Îles Caïmans. Heureusement pour nous, avant de partir nous avions tout prévu en termes d’assurance, donc je peux accoucher à l’étranger. La grande différence, c’est qu’au Canada j’aurai accouché gratuitement mais ici je dois payer mon accouchement. Le coût de la vie aux Îles Caïmans est beaucoup plus élevé qu’en Amérique du nord, je vais donc devoir payer environ 8 000 dollars canadiens (environ 5 200 euros) pour accoucher à l’hôpital. Notre plus grand stress pendant cette aventure est lié à la venue du bébé. C’est assez difficile de se préparer car à part les épiceries et les stations d’essence, tout est fermé. »
Justement, comment vivez-vous le confinement aux Îles Caïmans ?
« Le confinement est assez strict mais ça nous rassure beaucoup. Personne n’a le droit de sortir de chez lui, sauf pour une période de 90 minutes par jour pour faire de l’exercice ou pour faire des achats de première nécessité. Il y a une marina juste à côté de notre point de mouillage et nous ne sommes même pas supposés nous asseoir sur la plage et profiter du paysage. Pour sortir, c’est également très réglementé, nous ne pouvons pas aller nous approvisionner dans les magasins à n’importe quelle heure, il y a un roulement en fonction de la première lettre de notre nom de famille et nous pouvons faire les courses une fois tous les deux jours. Les gens n’ont pas le droit de se baigner ou d’aller à la plage. En ce qui concerne la nourriture, nous avons beaucoup de chance de nous trouver sur les Îles Caïmans car c’est un pays très riche et nous ne manquons de rien. Chez nous les épiceries sont pleines. »
Comment vous occupez-vous pendant cette période de confinement ?
« Cette règle qui nous empêche de nous baigner ne concerne que les personnes à terre. Il y a environ 10 bateaux amarrés ponctuellement sur les îles par conséquent les lois du confinement n’ont pas été adaptées pour les bateaux, il y a une sorte de vide législatif. Nous prenons donc la liberté de nager autour du bateau un peu comme si une personne marchait autour de sa maison. C’est quand même très agréable, je prends mon café tous les matins devant la mer et j’ai la plage et les palmiers en ligne de mire, donc je ne vais pas me plaindre. Il fait très beau et très chaud, je vis la même crise que le monde entier mais je la vis dans un endroit paradisiaque, donc oui c’est vraiment un grand avantage. »
Vous pouvez suivre les aventures de cette famille sur leur page youtube et facebook.