« Nous avons rouvert le Mont Saint-Michel le 11 mai et depuis, la fréquentation est en hausse »

Comment s'est passé le confinement au Mont Saint-Michel ? « Le Mont Saint-Michel est une commune donc il est resté ouvert pendant le confinement sauf que le pont passerelle qui permet de relier le continent au rocher fait 2,5 km. Avec la limite des 1 km de déplacement autour de chez soi, forcément cela compliquait les choses ! Il n’y avait que la trentaine de résidents habituels dont la moitié est composée de congrégations religieuses qui vivent à l’année. »
Le Mont est désormais rouvert au public. Comment cela se passe-t-il ? « Nous avons rouvert le lundi 11 mai et ceux sont venus ce jour-là, les aficionados du lieu, ont passé un moment exceptionnel. Le Mont pour eux tout seuls ! Depuis la fréquentation est en hausse. Le premier week-end qui a suivi le déconfinement nous avons eu 1 500-2 000 visiteurs le dimanche et quelques restaurateurs avaient rouvert, proposant des formules à emporter. Nous attendons 5 000 à 7 000 personnes par jour pour ce week-end de l’Ascension. Le jeudi de l’Ascension l’année dernière, il y avait eu 23 000 visiteurs. »
Quelles mesures avez-vous mises en place ? « Le rythme des navettes est d’une navette toutes les 8 minutes, tout en encourageant les gens à se rendre à pied au Mont, ce qui représente une heure de marche aller et retour, dans un cadre plus qu’agréable.
L’Abbaye n’a pas rouvert encore. Actuellement, un projet de réservation en ligne est à l’étude : nous voulons proposer aux gens de pouvoir réserver un créneau horaire pour leur visite. Si vous réservez à 10h, il n’y aura pas foule… c’est une opportunité de découvrir le Mont différemment, et de fluidifier les visites.
Pour la réouverture des restaurants, nous espérons début juin. En dehors des trois établissements qui font de la vente à emporter, ils sont souvent adossés à un hôtel. Il y a un équilibre économique entre les deux : l’hôtel sans le restaurant c’est compliqué pour les clients qui passent une nuit et la limite des 100 km réduit considérablement la clientèle. Donc certains n’ouvriront pas, surtout que la règle de 4m2 par table n’est pas réalisable pour la plupart. »
Êtes-vous optimiste pour la saison estivale ? « On attend de voir comment vont se passer le week-end de l’Ascension et de la Pentecôte. Je pense que ce seront de très bons indicateurs. Tout en prenant compte que les 50% d’étrangers qui font la fréquentation annuelle ne seront pas là cet été… il est difficile d’avoir une idée sur le déroulement de la saison estivale. D’autant plus que l’on ne sait pas si l’épidémie ne va pas créer un facteur d’anxiété pour cet été, et si les gens seront inquiets de se rendre au Mont Saint-Michel, qui est très fréquenté. D’ailleurs actuellement, les petites venelles sont fermées, afin de respecter les règles de distanciation puisque les croisements sont impossibles dans ces petites rues. Seuls les axes principaux et les voies les plus larges sont ouverts. La rue avec les commerces est en sens unique en montant mais il y a plusieurs sens de circulation à l’intérieur du Mont, tout le monde n’est pas à la queue leu leu. »
Et pour les activités autour du Mont ? « Depuis vendredi dernier, une soixantaine de plages ont rouvert, dont la majorité des plages autour de la baie du Mont Saint-Michel. Il y a également une reprise d’une activité emblématique du Mont : la traversée de la baie avec des guides agréés qui proposent au départ de Genêts ou Saint-Léonard (petits villages situés sur la côte nord) des traversées jusqu’au Mont, soit 15 km aller-retour environ, pour 3-4 heures de marche. Les balades se font par petits groupes de neuf personnes ainsi que le guide. Les demandes reprennent, ainsi que pour cet été pour cette activité. Nous avons donc un regard optimiste malgré tout. »