Tatihou, l'île oubliée

L’empreinte de Vauban
Pour défendre la baie de Saint-Vaast, il est décidé en 1694 de construire une tour sur Tatihou ainsi que sa jumelle située sur la côte à Saint-Vaast. Ces tours sont construites sous la direction d’un élève de Vauban, Benjamin de Combes. Les fortifications qui suivirent se poursuivront jusqu’au XIXe siècle. Depuis 2008, ces tours sont inscrites au patrimoine mondial de l’humanité. De 1721 à 1860, cette île est choisie pour mettre en quarantaine les équipages ainsi que les marchandises en provenance de la Mer du Nord et de Méditerranée.
En raison de la crise sanitaire, la tour Vauban est exceptionnellement fermée.
Une première pour la recherche
En 1888, on imaginait déjà l’élevage de poissons. Pour cela, le Muséum d’histoire naturelle de Paris ouvre sa première station de recherche sur l’île. Le thème des recherches était l’élevage du turbo en milieu artificiel, le plancton et les algues. Cette station sera déplacée en 1925 à Saint Servan.
Pendant et après-guerre
Elle fut entre 1926 et 1940, un camp de prisonniers de guerre allemands, un aérium. Ensuite, elle abritât en 1939 des femmes et des enfants réfugiés de la guerre civile espagnole. Après la guerre (1948 à 1984), elle accueillit un centre de rééducation pour adolescents en difficulté. Ils recevaient une formation axée sur l’horticulture, la mécanique et les métiers du bâtiment. A la fermeture du centre en 1984, les locaux furent abandonnés et fortement dégradés. Il fallut attendre 1989 pour que l’île soit affectée au Conservatoire du littoral ce qui permit sa réhabilitation et sa restauration, avec une ouverture du musée maritime dès 1992 dans l’ancien lazaret. On peut y découvrir du mobilier archéologique provenant des épaves de la bataille de la Hougue (1692) ainsi que des collections relatives aux activités de pêche et de construction navale sur le littoral normand.
Que peut-on y voir d’autre ?
Tout d’abord le fort, dont la tour est classée au patrimoine mondial de l’Unesco, ensuite les fortifications (XIXe) et à l’intérieur de celles-ci une chapelle du XVIIIe siècle, un magasin à poudre, une caserne transformée en restaurant, un jardin botanique et un atelier de charpentes navales.
Une réserve ornithologique importante
Dès 1990, trois hectares situés à proximité du fort ont été délimités en réserve ornithologique. On peut y observer plus de 150 espèces différentes comme les goélands argentés, les tadornes de Belon, les huîtriers pie, les pigeons colombins, ou encore l'aigrette gazette, etc. Cette zone est également propice à l’hivernage et comme étape de migration.
Se rendre et séjourner à Tatihou
Pour se rendre à Tatihou, il faut partir de Saint-Vaast-la-Hougue. Si vous venez avec votre bateau, il faut le laisser dans le port de Saint-Vaast. Ce port est situé à 27 milles de Port-en-Bessin, 25 milles de Cherbourg et 14 mille de Grandcamp. Il dispose de 80 places visiteurs, mais, attention, le bassin à flot ouvre environ 2h15 avant la pleine mer et ferme 3 heures après (renseignements au 02.33.23.61.00, la veille se fait sur le canal 9). De Saint-Vaast, vous avez le choix entre le bateau amphibie (10 à 15 minutes de traversée, renseignements 02.33.23.19.92) ou à pieds à travers les parcs à huitres (comptez 30 minutes) mais le coefficient doit être supérieur à 70. Il est prudent de se renseigner.
Si vous souhaitez séjourner sur l’île, la capacité d’accueil est de 34 chambres (resa.tatihou@manche.fr). Ces chambres sont à la disposition de groupes professionnels, scolaires, d’associations mais également pour les individuels. La demi-pension est obligatoire le soir (pas de bateau) mais vous pouvez également opter pour la pension complète. A noter que des week-ends à thèmes sont organisés avec des sujets aussi variés que la pêche, la cuisine, la chasse aux trésors….