Environnement : 3 expéditions phares de l'année 2021
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Cette année, Erwan Le Lann, Marion Courtois et toute l’association Maewan ont bouclé un long périple de 6 années et demi autour de la planète. Samedi 13 novembre, le voilier de l’association a fait son grand retour à l’Aber Wrac’h avec à son bord Erwan Le Lann, Marion Courtois, Jeanne Grégoire et le collectif Lost in the Swell (Ronan Gladu, Ewen Le Goff, Aurélien Jacob et Benjamin Bertrel). Pour rappel, le voilier, mené par Erwan Le Lann, avait quitté le port breton le 5 février 2015 avec pour équipage Jeanne Grégoire, Lionel Daudet, Aymeric Clouet et Guillaume Vallot.
« Pendant toutes ces années, nous avons découvert le monde à travers toutes nos émotions, les odeurs, tous nos sens, nous avons été plus loin que des photos. Nous avons eu la chance de faire ce tour du monde, il nous fallait donc pouvoir le partager au plus grand nombre. » expliquent Marion et Erwan. C’est donc en 2017 que Marion Courtois rejoint l’aventure, et l’association Maewan est créée en « gardant la même base : la découverte du monde grâce au sport. Mais aujourd’hui nous mettons en lumière des projets éducatifs et de sensibilisation environnementale grâce à notre aventure ». La création de l'association leur a permis de créer des programmes éducatifs pour sensibiliser des enfants en France et à l'étranger à l'écologie, d'accompagner des jeunes dans leur insertion professionnelle, et d'aider des territoires dans leur démarche de développement d'éco-tourisme. Aujourd'hui, l'association Maewan s'est aggrandie et compte une salariée, 4 services civiques et 2 stagiaires. Elle est financée à 60% par des partenaires privés dont Ball watch, le Groupe Jarnias et Dokever, à 30% par le département de Haute-Savoie, et à 10% par des dons.
Et la suite ?
Pour la suite, la famille Le Lann / Courtois va s’agrandir. Ils repartiront donc au printemps prochain avec un équipier de plus pour un tour de la Méditerranée afin de comprendre la crise migratoire qui s’y joue et de travailler avec des associations locales. En 2023, ils repartiront à l’assaut des océans et des territoires, en descendant le long des côtes Africaines, puis en glissant vers l’Océan Indien, le seul des océans sur lequel ils n’ont pas navigué pour le moment.
Au large du Cap Corse, à plus de 100 mètres de profondeur, se cachent d’étranges formations jamais vues auparavant : des anneaux de 30 m de diamètre, parfaitement circulaires. La formation et l’origine de ce qui ressemble à des atolls de coralligène restent un mystère qu'a cherché à élucider l’équipe Gombessa, menée par Laurent Ballesta.
Au mois de juillet, Laurent Ballesta et ses 3 compagnons Antonin Guilbert, Thibault Rauby et Roberto Rinaldi, sont partis pour une nouvelle expédition Gombessa en Méditerranée, dans le Parc Naturel Marin du Cap Corse et de l'Agriate, afin de percer le mystère de ces cercles découverts en grande profondeur.
Suite à Gombessa 5 "Planète Méditerranée" en 2019, Laurent Ballesta, photographe, biologiste et chef d’expéditions, et son équipe se sont lancés dans cette nouvelle expédition, du 1er au 20 juillet 2021. Les 4 aquanautes ont à nouveau cohabiter dans le confinement extrême de la Station Bathyale, par 100 mètres de profondeur, afin de percer le mystère des anneaux de corail. Challenge sportif, enjeux écologiques et images exceptionnelles, c'est la première fois que des plongeurs descendent sur un tel phénomène et tentent de comprendre l'origine et la formation d'atolls de coralligène au large du Cap Corse.
Si la découverte revient à l’IFREMER et l’Université de Corte en 2011 à l’occasion d’une campagne de cartographie, la première plongée humaine sur le site revient à l’équipe Gombessa en 2020 lors d’une campagne effectuée par le bureau d’étude Andromède Océanologie, visant à réaliser une analyse écologique et à illustrer les récifs coralligènes profonds dans le Parc Naturel Marin du Cap Corse et de l’Agriate. Cette expédition de 20 jours - du 1 au 20 juillet - dans des conditions extrêmes, a permis aux 4 aquanautes de comprendre ce mystérieux phénomène, unique en Méditerranée, les causes de sa formation, son origine : biologique, volcanique, ou peut-être une combinaison des deux ? De nombreux protocoles scientifiques ont été réalisés lors de plongées très profondes et très longues...
Prisonniers de la Station Bathyale, la tourelle les a descendu chaque jour vers les profondeurs où ils ont pu explorer les fonds regorgeant d'atolls de coralligène pendant des heures en autonomie complète. Une mission de grande envergure alliant recherche scientifique sur l'environnement marin, performance technique et sportive sans oublier la promesse d'images fortes et inédites qui montrent que la Méditerranée regorge encore de merveilles...
Laurent Ballesta : "Le plus attirant sous la mer, ce n’est pas la beauté mais les mystères... Quand j'ai aperçu ces étranges atolls engloutis, j'ai halluciné, c'était de la science-fiction. J'ai cru que je descendais sur les lignes de Nazca".
"Qui sait jusqu'où il ira la prochaine fois ?" est la première question que l'on se pose dès que Sergio Davì termine l'un de ses célèbres raids en canot pneumatique.
La Ocean to Ocean RIB Adventure devait commencer le 21 novembre, mais a été reportée enraison des conditions difficiles en Méditerranée. Sergio Davì est finalement parti le 15 décembre de Palerme avec pour première destination Marina Cala d’Or, aux Baléares. Il a été salué par ses amis, sa famille et ses sponsors. C’est une escale pour le RIB de Nuova Jolly Marine, qui poursuivra ensuite sa route vers Gibraltar. Et il ne représente qu’une tranche des nombreux milles nautiques sur lesquels Davì aura l’occasion de s’échouer pour la grande traversée océanique qui débutera dans l’archipel du Cap-Vert.
Du côté de l’Amérique du Sud, la première escale est la Guyane française, puis les Caraïbes, la Colombie et le Panama. Depuis la Manche, les miles nautiques sur le Pacifique commencent vers la Californie, puis la tant attendue Los Angeles.
Au total, le capitaine parcourra environ 10 000 miles. Trois mois de voyage sont prévus, mais Davì ne sera pas toujours seul, puisque certaines des plus grandes personnalités du monde nautique l’accompagneront pendant certaines parties de l’expédition.
Sergio Davì, en plus de vouloir réaliser son aventure en semi-rigide d'un océan à l'autre comme une expérience de navigation spectaculaire, agit également comme porte-parole d'importantes campagnes de sensibilisation et de protection de l'environnement marin, en encourageant l'analyse et en sensibilisant le public aux problèmes présents dans chaque habitat qu'il rencontre au cours de son raid.
L'aventure RIB Ocean to Ocean a deux partenaires scientifiques importants : l'Institut Zooprophylactique Expérimental du Piémont, de la Ligurie et du Val d'Aoste, basé à Turin, et l'Institut Zooprophylactique Expérimental de la Sicile, basé à Palerme.
Il est avant tout le porte-parole, présentant les Instituts lors des réunions et séminaires organisés à Palerme avant le départ, à Las Palmas lors d'une des étapes intermédiaires, et au terme de l'aventure à Los Angeles. Ces rendez-vous sont l'occasion de faire connaître les différents habitats marins et les espèces endémiques qui les peuplent, et de mettre en évidence les principales et différentes menaces et criticités : de l'interaction avec la pêche, à la pollution par les macro et microplastiques, au changement climatique, en passant par la contamination du milieu marin par des agents biologiques d'origine, qui sont quelques-unes des activités anthropiques qui compromettent aujourd'hui la survie de ces animaux fascinants.