Météo marine : vers des conditions tempétueuses en cette fin de semaine

Cet hiver aura alterné les périodes de grands calmes printaniers et de périodes tempétueuses sur nos littoraux. Ces prochains jours seront à nouveau concernés par une très forte agitation générale qu’il convient de prendre au sérieux en raison du risque de vents tempétueux. Une très forte houle se propagera sur l’Atlantique, pouvant provoquer des submersions littorales.
Un jet stream très rapide et un vaste système dépressionnaire sur tout l’Atlantique Nord
Cette situation est un grand classique en hiver mais pourrait avoir de lourdes conséquences. Elle est due à la rapidité du jet stream, ce vent qui fait le tour de l’hémisphère nord vers 10000 m d’altitude. Il soufflait, en début de semaine, à près de 400 km/h au-dessus de Terre-Neuve. Il favorise le creusement de dépressions, lesquelles sont littéralement « boostées » par ce jet sur vitaminé. De ce fait, un vaste système dépressionnaire s’est formé au sud du Groenland. Il propulse de l’air froid en direction de l’Europe de l’ouest. Le conflit de masses d’air provoque à son tour le creusement de dépressions « secondaires », c’est-à-dire « annexes », difficilement prévisibles et potentiellement tempétueuses. Ce sont les plus dangereuses car de formation hyper rapide.
Des fronts froids et une houle de 10 à 15 m
La progression de l’air froid sur l’Atlantique Nord entraine un conflit de masses d’air et la formation de perturbations, en l’occurrence des fronts froids. Ils sont générateurs de grains, particulièrement redoutés des marins car brutaux et violents. De plus, en soufflant sur de très vastes zones océaniques de plusieurs centaines de kilomètres (le « fetch »), ces vents lèvent une houle de plus en plus haute en direction de l’Europe de l’ouest. Elle atteindra 10 à 15 m jusque dans le golfe de Gascogne vendredi et samedi. Dans ces conditions, les conditions seront dantesques. Les spots de surf mythiques de la côte basque et du Portugal pourront atteindre 15 à 20 m, mais le vent « onshore », soufflant du large, va écraser les vagues, qui ne seront pas surfables.
Les coefficients de marée, en lente hausse, iront de 80 samedi à 86 dimanche soir. Par chance, on évite les grandes marées et les dégâts liés aux submersions marines. Mais ces coefficients assez forts risquent malgré tout de favoriser des submersions locales sur les portions de côtes exposées à cette houle d’ouest à nord-ouest. La pointe bretonne et la côte basque pourraient voir de fortes vagues avaler des plages entières jusqu’au cordon dunaire.
Risque de tempête : une incertitude pour ce week-end
Dans ce contexte très dépressionnaire, il conviendra de surveiller surtout l’éventuel creusement d’une dépression secondaire, les plus violentes. Certains modèles numériques envisagent cette possibilité entre samedi et dimanche dans le golfe de Gascogne, mais la fiabilité d’une telle évolution reste encore très limitée. Il vous faudra donc suivre attentivement les mises à jour régulières des prévisions de METEO CONSULT Marine.