Guinée-Bissau et l'archipel des Bijagos : un paradis méconnu pour les navigateurs

Par Figaronautisme.com

Lorsqu’on évoque l’Afrique de l’Ouest, les passionnés de nautisme pensent rarement à la Guinée-Bissau et encore moins à l’archipel des Bijagos. Pourtant, cet ensemble d’îles niché dans l’océan Atlantique est une perle rare, offrant un terrain de jeu idéal pour les plaisanciers en quête d’aventure, de nature préservée et d’une rencontre avec des cultures locales authentiques. Dans cet article, embarquons pour un voyage au cœur des Bijagos, une destination hors normes qui commence à séduire les marins en quête de rivages inexplorés.


Un archipel unique au monde

Classé réserve de biosphère par l’UNESCO en 1996, l’archipel des Bijagos est composé de 88 îles et îlots, dont seulement 23 sont habitées de façon permanente. Les autres servent de refuges temporaires aux pêcheurs ou demeurent des sanctuaires naturels protégés. Situé à environ 60 kilomètres des côtes de la Guinée-Bissau, il constitue une véritable mosaïque de paysages : mangroves luxuriantes, plages de sable fin, eaux turquoise et une faune abondante.

Les eaux qui entourent ces îles regorgent de vie marine. Plus de 155 espèces de poissons y cohabitent avec des mammifères marins fascinants, tels que le lamantin d’Afrique, l’hippopotame marin et plusieurs espèces de dauphins, dont le dauphin à bosse de l’Atlantique. Les eaux des Bijagos sont également le domaine de prédateurs marins comme les requins tigres, bouledogues ou gris, ce qui en fait une destination prisée des amateurs de pêche sportive.

Les Bijagos sont aussi un site majeur pour la nidification des tortues marines. De février à mars, l’île de Poilão devient le théâtre d’un spectacle naturel impressionnant, avec près de 30 000 tortues vertes venant pondre sur ses plages de sable fin.

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Une navigation au cœur d’une nature sauvage

Naviguer dans les eaux des Bijagos demande une certaine préparation. Contrairement aux destinations nautiques bien équipées d’Europe ou des Caraïbes, l’archipel est encore relativement sauvage. Les marins doivent être autonomes, avec des réserves suffisantes en eau, nourriture, et carburant. Les cartes marines ne sont pas toujours précises, et les courants peuvent surprendre les moins expérimentés.

Les eaux troubles de l’archipel abritent une faune fascinante mais potentiellement dangereuse : crocodiles du Nil, raies venimeuses, et méduses urticantes y cohabitent. Sur terre, la prudence reste de mise face aux serpents venimeux, tels que les mambas verts et noirs, ainsi qu’aux scorpions et mygales. Ces rencontres, bien qu’intimidantes, participent à l’expérience unique d’une navigation dans un environnement où la nature règne en maître.

Cependant, ces défis sont largement récompensés par l’expérience unique de naviguer dans un environnement préservé. Les mouillages sont nombreux et souvent déserts, offrant une tranquillité incomparable.
Pour les amateurs de pêche, les eaux des Bijagos regorgent de barracudas, carangues et autres espèces tropicales. Les guides locaux, souvent des pêcheurs expérimentés, peuvent vous accompagner pour maximiser vos chances de prises mémorables.

Une culture préservée par des traditions profondément enracinées

Les 28 000 habitants des Bijagos, majoritairement issus de l’ethnie Bijago, vivent en harmonie avec leur environnement naturel. Ils ont su préserver des traditions animistes et matriarcales uniques. Certaines îles, comme Canhabaque, sont gouvernées par des femmes, et la structure sociale y repose sur un système matriarcal, où la maison appartient à la femme et les décisions importantes reviennent à un conseil féminin.

Les rituels religieux et les croyances animistes jouent un rôle central dans la vie quotidienne. Certaines îles ou zones spécifiques sont interdites d’accès en raison de leur sacralité, marquée par des rites d’initiation ou des cérémonies spirituelles. Il est impératif de respecter ces traditions pour maintenir l’harmonie entre visiteurs et habitants.

Le festival de Vaca Bruta et le carnaval de Bubaque, organisés en février, permettent de découvrir cette culture vibrante et d’assister à des manifestations artistiques et spirituelles fascinantes.

Quand et comment visiter les Bijagos ?

La meilleure période pour naviguer dans l’archipel des Bijagos s’étend de novembre à mai, pendant la saison sèche. Les vents sont alors modérés, et les températures agréables oscillent entre 25 et 30°C.
L’accès à l’archipel se fait généralement depuis Bissau, la capitale de la Guinée-Bissau. Plusieurs opérateurs locaux proposent des circuits en bateau, mais pour les plaisanciers, un voilier équipé reste l’option la plus autonome et immersive.
Il est important de noter qu'il n'existe pas de vol direct depuis la France pour rejoindre Bissau. Les principales compagnies aériennes desservant la destination sont Royal Air Maroc (via Casablanca), TAP Air Portugal (via Lisbonne) et Ethiopian Airlines (via Addis-Abeba).

Un écosystème fragile à préserver

Si les Bijagos sont un paradis pour les navigateurs, ils nécessitent également une attention particulière. L’impact du tourisme, même limité, doit être soigneusement contrôlé pour ne pas dégrader cet écosystème unique. Les plaisanciers sont invités à respecter les règles locales, à éviter les déchets plastiques et à privilégier des pratiques de navigation écoresponsables.

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Voici quelques recommandations d'hôtels sur Bissau :

- Hotel Imperio, 4 étoiles
- Bissau Royal Hotel, 4 étoiles
- Hotel Ceiba Bissau, 5 étoiles


Sur Bubaque, île de l'archîpel :

- Hotel cajou Lodge, 3 étoiles


L’archipel des Bijagos est une destination hors normes, où la beauté sauvage se mêle à une culture ancestrale fascinante. Si vous êtes en quête d’un voyage nautique qui sort des sentiers battus, préparez votre équipage, vérifiez vos cartes et partez à la découverte de ces îles magiques. Ici, loin des marinas surpeuplées, chaque instant passé sur l’eau ou sur la terre ferme devient une véritable aventure.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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