Tourisme : coup dur pour le Sud après un mois de juillet décevant

Un mois de juillet en demi-teinte malgré une saison globalement stable
Si la fréquentation nationale est restée stable cet été, avec même +10 % dans certaines zones comme PACA ou Auvergne-Rhône-Alpes, la zone Sud a connu un mois de juillet en net retrait. Le début de saison avait déjà été compliqué : la chaleur précoce du printemps a freiné les achats de séjours, et juin a affiché des taux de remplissage bas. En juillet, certains campings n’étaient occupés qu’à moitié sur la seconde quinzaine. « Dès le mois d’avril, nous avons observé une baisse de 20 à 30 % de la fréquentation », confie le gérant de la plage privée La Payotte à Bormes-les-Mimosas. Sur le sable comme dans les restaurants, le constat est le même : moins de monde, moins de dépenses. « Environ deux tiers de nos clients préfèrent cuisiner dans leur location, surtout à midi », explique-t-il, évoquant aussi un manque de main-d’œuvre et des journées plus courtes sur la plage, avec un pic d’affluence limité entre 15h30 et 18h.
Des vacanciers plus sélectifs et une concurrence espagnole féroce
La clientèle reste variée : Français venant du Pays de la Loire, du Grand Est, du Gard ou de PACA, mais aussi de nombreux Néerlandais, Allemands et Norvégiens. Les ménages français optent pour des hébergements simples - emplacements de tentes ou caravanes - tandis que les étrangers préfèrent des mobil-homes ou offres plus haut de gamme. Dans certaines destinations comme les Gorges du Verdon, le panier moyen progresse, mais l’écart reste marqué entre sites. Les avis en ligne pèsent désormais lourd dans la décision, ce qui renforce l’importance de la qualité perçue. « Le volume global de nuitées est correct, mais juillet a été le mois le plus décevant de la saison », reconnaît Nicolas Dayot, président de la FNHPA.
Pendant ce temps, l’Espagne gagne du terrain. Selon PAP Vacances, les réservations y ont bondi de +14,1 %, avec un record sur la Costa Brava (+24,5 %). Les prix y sont un atout majeur : un logement y coûte en moyenne 30 % de moins qu’en Côte d’Azur, et une famille de quatre y dîne pour 50 €, soit moitié moins qu’en France. « Quasiment 50 % de mes clients sont français », témoigne un restaurateur de Tossa de Mar. Résultat : l’Espagne dépasse désormais la France sur l’hébergement collectif, avec plus de 50 millions de nuitées supplémentaires en 2024, sur un total de 450 millions attendues en France.
Une fin de saison sous tension, mais des signaux positifs
Certaines destinations emblématiques comme Cannes ou Saint-Tropez ont connu un mois de juillet plus calme que d’ordinaire, un phénomène amplifié selon les professionnels par un traitement médiatique anxiogène. Mais les premiers jours d’août marquent un rebond, avec un retour de la clientèle étrangère et nationale. L’Ardèche et la Corse s’en sortent déjà mieux que la moyenne, tout comme certains sites du Sud. « Si la météo reste favorable, nous pourrons rattraper une partie du retard », espère le gérant de La Payotte. Les regards sont désormais tournés vers septembre, où la demande pourrait rester soutenue, portée par des séjours plus courts, une clientèle plus ciblée et une météo encore clémente.
Le tourisme dans le Sud aborde la fin de saison avec prudence. Les défis; météo imprévisible, inflation, concurrence espagnole; sont bien réels, mais les marges de manœuvre existent. En misant sur la qualité de l’accueil, la diversité de l’offre et la fidélisation, les professionnels espèrent transformer un été inégal en bilan positif. Le match franco-espagnol du tourisme, lui, ne fait que commencer.
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