Monténégro hors saison : de la baie de Kotor au lac Skadar, un voyage entre mer et eaux intérieures
Entre pierre et eau : la baie de Kotor sous un autre jour
Quitter Kotor en octobre, c’est redécouvrir la ville sans les foules qui la traversent en été. Les pavés de la vieille cité médiévale, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, résonnent à nouveau du pas des habitants. Le matin, le soleil perce à travers une brume légère et éclaire les façades dorées du front de mer. Depuis les remparts, la vue sur la baie est saisissante : des montagnes abruptes, des reflets d’argent sur l’eau, et une atmosphère presque suspendue.
Loin des croisiéristes et des yachts, les bateaux locaux reprennent possession de la baie. On y croise quelques pêcheurs, les voiliers de passage, et les ferries reliant Perast, cette perle baroque posée sur l’eau, et les deux îlots emblématiques : Saint-Georges et Notre-Dame-des-Rochers. L’un est sauvage et couvert de cyprès, l’autre abrite un sanctuaire bâti pierre après pierre par les marins. À cette saison, on peut accoster sans attendre et s’imprégner de ce décor d’un autre temps.
En longeant la route côtière vers Herceg Novi, les villages se succèdent, accrochés entre roches et rivage. Les terrasses vides offrent encore des cafés servis en plein air, face à l’eau presque immobile. Le Monténégro retrouve son rythme, celui des habitants qui discutent au port, des marchés qui s’installent lentement, et des visiteurs qui prennent enfin le temps de s’arrêter. Découvrez la baie de Kotor autrement en consultant notre article.
Du littoral aux terres : une transition tout en contrastes
La route qui quitte la mer en direction de l’intérieur du pays traverse le parc national de Lovćen, un lieu spectaculaire à l’automne. Les montagnes s’embrasent de couleurs chaudes, les routes serpentent entre les forêts rousses et les vallées embrumées. Au sommet du mont Lovćen, le mausolée de Njegoš domine la côte, offrant une vue panoramique sur la baie et les îles au loin. C’est aussi ici que l’on ressent pleinement la dualité du Monténégro : une nation minuscule, mais à la géographie d’une étonnante densité.
Les arrêts dans les villages de Njeguši ou de Cetinje permettent de goûter à la culture locale, jambon fumé, fromage de montagne, vin du pays, dans des auberges où le feu crépite dès l’après-midi. Loin des circuits estivaux, ces haltes ont le goût des voyages simples et sincères, faits de discussions lentes et de gestes familiers.
Le lac Skadar, miroir d’automne
En descendant vers le sud, le paysage s’ouvre brutalement sur un vaste horizon d’eau : le lac Skadar, à cheval entre le Monténégro et l’Albanie. C’est le plus grand lac des Balkans, classé parc national, et un paradis pour les oiseaux migrateurs à cette période de l’année. Ici, les barques remplacent les voiliers, les roseaux dominent les rives, et le temps semble suspendu.
Le petit port de Virpazar, niché au bord du lac, devient le point de départ idéal pour explorer les canaux et les îlots. Les bateliers proposent des sorties lentes au fil de l’eau, où l’on croise cormorans, pélicans et hérons. En arrière-saison, la lumière est exceptionnelle : le lac se teinte d’argent, les montagnes alentour reflètent leurs pentes boisées, et les villages paraissent flotter entre ciel et eau.
À Godinje, les maisons de pierre se serrent sur les hauteurs et offrent une vue spectaculaire sur les reflets changeants du lac. On y déguste un verre de Vranac, le vin rouge local, accompagné de poissons d’eau douce grillés ou de spécialités fumées. Dans les hameaux alentours, les habitants reprennent possession de leurs terres après la saison touristique ; le rythme redevient rural, ancré, authentique.
Voyager différemment
Ce voyage entre la mer de Kotor et le lac Skadar n’a rien d’un parcours de carte postale. C’est un itinéraire qui se savoure lentement, sans plan rigide. L’automne offre la liberté de se laisser surprendre : par la douceur des températures, la fluidité des routes, ou la lumière rasante de fin de journée sur les toits de tuiles.
Les hébergements se font plus accessibles, les discussions plus faciles, et les paysages plus lisibles. Entre deux étapes, on croise les vignobles de Crmnica, les monastères perchés, et des forêts encore couvertes de chênes et de hêtres. À chaque virage, une nouvelle perspective : la mer au loin, la montagne toute proche, ou le lac qui miroite au creux des collines.
En arrière-saison, le Monténégro dévoile ce qu’il a de plus précieux : son authenticité. Ni surpeuplé, ni endormi, il s’offre dans une lumière d’équilibre, entre deux saisons. Un pays à taille humaine où tout semble à nouveau possible, un territoire d’eau, de pierre et de silence, à explorer le temps d’un automne.
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