Mais quand l'économie va, tout va, surtout les Imoca ! À eux les villages de sponsors, les paddocks dignes de la formule 1, les semi-remorques d'assistance, les équipes ultra professionnelles de techniciens, ingénieurs, analystes de la performance, mediamens... Les décos flashent, les foils affolent. Parce que s'il y a bien un sujet qui fait parler autour du bassin Paul Vatine, c'est bien celui de ces appendices magiques qui donnent aux bateaux des allures d'Albatros. Enfin, ceux qui en sont équipés car ils ne le sont pas tous. On pourrait penser que cela crée deux catégories, mais en fait il y en a trois. Ceux qui n'en ont pas, ceux qui en ont ajouté et puis les petits derniers, ceux dont les bateaux ont été conçus pour, fabriqués avec et ils sont les favoris.
Sous réserve d'un peu de chance, pour éviter les Ofnis, et de fiabilité, la victoire ne devrait pas leur échapper. A ce petit jeu c'est sans doute le Charal de Jérémie Beyou et Christopher Pratt qui rallie le plus de suffrages puisqu'ils naviguent depuis un an sur leur monture dernière génération et qu'ils ont tout gagné cette année (Fastnet et Challenge Azimut) .

Quatre bateaux flambants neufs, aux allures de vaisseaux spatiaux guetteront pourtant le moindre faux-pas des favoris : il s'agit de Thomas Ruyant (Advens), Charlie Dalin (Apivia), Alex Thomson (Hugo Boss) et Sébastien Simon (Arkéa Paprec). Quoique ce dernier partira avec un foil en moins, cassé lors de son convoyage vers Le Havre. Un handicap dont comptent bien profiter quatorze concurrents qui certes ne bénéficient pas de voiliers flambants neufs, mais de montures optimisées et de palmarès dithyrambiques puisque l'on peut croiser à leur bord Armel le Cleac'h (Banque Populaire) vainqueur du dernier Vendée Globe, Paul Meilhat (Initiatives Cœur) vainqueur de la Route du Rhum, Pascal Bidegorry (11th Hour Racing) vainqueur de la Volvo Ocean Race, ou encore Nicolas Troussel et Jean Le Cam (Corum L'épargne).
Et puis il y aura la course dans la course, ceux qui arriveront les premiers des « bateaux à dérives ». Certains parlent même désormais de navires archimédiens, histoire de bien les distinguer de leurs descendants volants. Mais « attention aux atterrissages » dit Jeremie Beyou, ils peuvent être violents et la vie à bord « un enfer ». Car si les machines ont connu un bon en avant phénoménal ces dernières années, frôlant désormais régulièrement les 40 nœuds, « l'homme lui a peu évolué » souligne plein de bon sens Charlie Dalin. Les pilotes constituent sans doute le facteur limitant aujourd'hui. Alors qui aura le mieux su s'adapter à ces folles machines ? Réponse dans une douzaine de jour au Brésil !