La météo s’annonçant clémente pour sortir de la Manche, les duos sont plutôt détendus, même si la pression sportive monte, et que les mots se font plus rares. Ils gardent un œil sur tout et ce sont les équipes techniques qui sont sous pression. Entre les bateaux déserts où tout semble prêts comme si le départ était dans une heure, et ceux chez qui perceuses, stickers et pistolet à colle rapide sont encore sortis, une activité sereine règne sur la grande majorité des voiliers. On ajuste une latte de rechange ici, on finalise l’avitaillement là, mais en marge des relations publiques qui se multiplient à l’approche du départ, ce qui occupe toutes les conversations c’est déjà la route pour rejoindre le Brésil. Car une fois à la pointe Bretagne aucune route ne s’impose vraiment. Au plus court, face au vent le long du Portugal, ou plus long mais avec des vents plus favorables vers l’Ouest ? Yann Eliès (Apivia) rigole du possible détour et s’inquiète de savoir s’ils ont toutes les infos sur l’approche de St Pierre et Miquelon !

Loin de ces débats de spécialistes, la foule a répondu présente tout au long de la semaine sur les quais du bassin Paul Vatine. Vacances scolaires et météo plutôt clémente dans l’ensemble ne sont bien sûr pas étrangers à ce succès populaire. Mais au-delà du simple attrait que constituent ces magnifiques voiliers de haute technologie, il faut dire qu’organisation et sponsors ont su proposer des animations vraiment attractives pour notamment attirer le jeune public. La Tyrolienne pour traverser les quais, rebaptisée Charalienne par le sponsor de Jérémie Beyou, et la visite d’un véritable soixante pieds Imoca chez Initiatives cœur étaient bien sûr les attractions clés. Mais à côté des boutiques habituelles, la bonne nouvelle vient des nombreux stands dédiés à la préservation de l’environnement. Avec chacun leurs moyens pédagogiques à destination des diverses générations ils sont le prolongement de l’engagement de nombreux skippers effrayés par ce qu’ils voient en mer. Un thème donc très présent sur cette édition 2019, et illustré par le #noplasticchallenge, relevé à la fois par l’organisation et par les skippers. Ces derniers ont même participé à une opération de nettoyage sur la plage du Havre. Une raison de plus pour les enfants de regarder leurs héros-skippers avec des étoiles dans les yeux.
