Dans le bassin Paul Vatine ils sont les plus petits, pas les plus nombreux, mais ils prennent (presque) toute la place. L’organisation a dû les positionner à quatre par ponton, et cette proximité entre les équipes convient bien à cette classe qui associe haut niveau et bon esprit. Une classe très bien gérée qui donne une flotte extrêmement homogène même si certains des six bateaux neufs (sur vingt-sept) présents dans la cité Havraise ont réussi à body-builder leurs étraves pour gagner en puissance tout façon scow. Les architectes spécialistes de l’exercice, Sam Manuard et David Raison, ont poussé un peu plus loin les curseurs de la performance et la bataille navale entre Normandie et Brésil s’annonce splendide. Parce que les skippers présents ne sont pas en reste en termes d’excellence et qu’ils se sont professionnalisés depuis les débuts de la classe en 2004 et des sponsors de premier plan les ont suivis pour un ratio investissement / retombées particulièrement favorable sur cette route du café. Pour ne citer que quelques-uns des favoris, il y a là les duos Lipinski/Hardy (Crédit Mutuel), Koster/Gautier (Banque du Léman), Bury/Le Turquais (Module Création), ou encore Duc/Ducroz (Crosscall – Chamonix Mont Blanc).

Un plateau extrêmement relevé, pimenté de quelques vieux briscards venus faire fructifier leur expérience longue comme un jour sans vent tels l’inoxydable Kito de Pavant (Made in Midi), ou le revenant mais toujours fringant Marc Guillemot (Beijaflore). Une flotte rafraichie par le vent de la jeunesse (Basile Bourgnon – Edenred a tout juste 17 ans), et une internationalisation bienvenue puisque Italiens, Japonais, Allemands et Suisses ne comptent pas laisser les Frenchies monopoliser le podium. Une réussite à mettre au crédit de la Class40 qui a également réussi à contenir les budgets dans une fourchette presque raisonnable puisqu’avec 300 000 euros par an on peut même envisager un projet gagnant. Trois fois plus qu’il n’en faut pour s’aligner avec le doyen des Class40, ‘Terre exotique’, un plan Rolland mis à l’eau en 2004, qui n’a d’autres prétention de victoire que de réussir une belle traversons, et gageons qu’il ne sera pas si loin de tous ces jeunes impétrants joufflus.