Pour quelle destination réserve-t-on son voyage en clamant "Et Vive l'Empereur"? Sainte-Hélène, îlot perdu au milieu de l'Atlantique qui s'ouvre lentement au tourisme en attirant les adeptes de plongée... et les admirateurs de Napoléon, qui y est mort en exil.
Ce n'est qu'en octobre 2017 que le minuscule territoire britannique a été désenclavé grâce à une liaison aérienne hebdomadaire depuis Johannesburg, en Afrique du Sud, après avoir été dépendant de la mer pendant des siècles.
"Pendant l'été austral, entre décembre et février, il y a même un deuxième vol, le mardi, depuis Le Cap. On n'en est qu'au tout début d'un point de vue touristique, mais c'est clairement prometteur pour le long terme", met en avant Dawn Cranswick, responsable de l'agence de développement économique de l'île.
Confetti posé entre l'Angola et le Brésil, où vivent 4.425 habitants, l'île - mélange de rochers volcaniques et de collines verdoyantes - a accueilli depuis l'automne 2017 un peu plus de 2.500 touristes venus par les airs. "L'histoire est un atout-clé de Sainte-Hélène. Et les fonds marins exceptionnels attirent aussi les amateurs de plongée", détaille Dawn Cranswick.
Le souvenir de Napoléon reste cependant l'attraction majeure de l'île: l'empereur français, ennemi juré des Anglais, y fut exilé en 1815 et y mourut après six ans d'une résidence surveillée décrite par ses proches comme une descente aux enfers. Pour le bicentenaire de sa mort, le 5 mai 2021, un millier de visiteurs sont attendus dont plus de 400 croisiéristes.
Sainte-Hélène ne visera jamais le tourisme de masse: "Notre objectif est d'atteindre les 30.000 touristes en 2042. Le tourisme est clairement le moteur-clé pour le développement de l'île", résume Martin George, directeur de l'investissement de l'agence de développement économique.
Dawn Cranswick assure aussi vouloir promouvoir un tourisme "vert": "Pour une communauté aussi petite que la nôtre, c'est une approche extrêmement responsable, parce que ce serait tellement plus facile de juste vouloir faire de l'argent".