Le skipper de Freelance.com semble toujours conserver son éternel sourire au fil de ce Vendée Globe. Ça a été le cas au moment des « au revoir » avec ses proches et son équipe, pendant la descente du chenal puis en course. S’il n’a pas été épargné par les galères, il en faut un peu plus pour atteindre sa bonne humeur. Pointant à la 32e place mardi, Guirec est remonté à la 23e place ce jeudi à 7 heures.« Je crois que je commence seulement à réaliser ». Hier matin, Guirec Soudée se confie alors qu’il progresse au large des côtes portugaises. « J’ai bien pris conscience que l’on n’était pas parti pour une petite balade de santé ou pour une transatlantique. C’est bien un tour du monde ». Et Guirec d’ajouter, dans la foulée : « ça me fait vraiment du bien, je suis heureux d’être là ».
« J’ai l’impression d’aller sur une autre planète »Ce bonheur, communicatif, il l’a transmis dimanche matin, au moment des adieux à la terre et à ses proches. L’événement, la foule, les caméras braquées sur lui ont semblé le transcender. Guirec a toujours le sourire, il joue avec l’assistance. « Quand je vois le monde, j’ai l’impression d’aller sur une autre planète, de filer sur la lune. Mais non, je pars autour du monde ». Pour tous ceux qui sont là, pour les membres de l’équipe et les proches, le marin a un mot, une attention, un regard. II prend longuement son aînée dans les bras, lui susurre des mots qui la rassureront sans doute plus tard, puis en fait de même avec le petit dernier loin d’imaginer l’aventure du paternel.Guirec s’adresse à ceux qui l’entourent : « si je pars c’est grâce à vous, si je reviens c’est grâce à moi ». C’est l’heure de larguer les amarres, de goûter aux joies du chenal puis du « top départ »… d’un calme détonnant. Contrairement aux autres départs que le skipper de Freelance.com a pris ces dernières années – dépression à la Rolex Fastnet Race, report du départ à la Route du Rhum-Destination Guadeloupe et à la Transat Jacques Vabre – cette fois-ci le vent n’a pas dépassé les 4 à 7 nœuds. De quoi rentrer progressivement dans la course et surtout naviguer à vue avec la flotte. « C’est vraiment agréable d’être collé les uns aux autres ».
« Les soucis, ça fait partie du jeu »
La suite, ce sont des conditions qui se sont renforcées, rendant plus complexe le passage du cap Finisterre avec 30 nœuds en moyenne et des pointes à 40 nœuds. Freelance.com l’a dépassé sans encombre dans la nuit de lundi à mardi malgré la houle, les cargos et les bateaux de pêche. Mardi pourtant, mauvaise nouvelle : en affalant le spi, Freelance.com a empanné de manière intempestive. « Mon spi est tombé à l’eau et s’est bloqué dans la quille, j’ai dû batailler plusieurs heures ». Un peu plus tard, c’est une voile d’avant (le petit gennaker) qui pose problème parce qu’elle « s’est déroulée toute seule »Il a donc décidé de chercher du vent fort – « vu mon handicap je n’avais pas le choix » -, ce qui lui a permis de ne pas perdre trop de temps par rapport à ses concurrents directs. « Forcément, c’est frustrant et j’ai eu un petit coup de mou, reconnaît-il. Mais l’essentiel, c’est de garder le cap avec Freelance.com. Les soucis, ça fait partie du jeu ». Guirec va attendre de s’approcher de l’île de Madère, qu’il devrait atteindre ce jeudi, afin de « se mettre à l’abri et faire quelques réparations ». Surtout, Freelance.com a repris sa marche en avant en gagnant une dizaine de places depuis lundi (il est actuellement 23e à 173 milles du leader).
Le skipper garde néanmoins le sourire. Il l’a démontré, mardi, en envoyant une vidéo en forme de tuto, révélant une pizza cachée à bord par des amis. Un vrai réconfort dans un début de tour du monde loin d’être de tout repos.Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Vendée Globe et suivez les skippers en direct grâce à la cartographie.
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