Vendée Globe : l’IMOCA D’Ieteren Group vers l’océan Pacifique

Par Figaronautisme.com

Au 45e jour de course, Denis Van Weynbergh a passé le deuxième cap mythique du Vendée Globe : Leeuwin. Entre pépins techniques et joies d’être en mer, le marin belge vit son aventure autour du monde à 100%.

Le jeu de la météo
Dans les mers du Sud, il est parfois nécessaire d’allonger sa route pour éviter les grosses dépressions. Ce labyrinthe géant contraint les skippers à agir en bons marins et trouver le compromis entre sécurité et vitesse.
Ainsi, l’entrée dans l’océan Indien a débuté par une route Nord afin de s’écarter d’un violent front qui prévoyaient de balayer la queue de flotte.
Denis explique : "J’ai préféré m’éloigner de cette grosse dépression car le vent change tout le temps. Il faut tout le temps modifier sa garde robe. Je passais de 3 ris dans J3 à la grand-voile haute avec le gennaker. C’est du travail à chaque fois et c’est vraiment fatiguant."

Les dépressions australes
L’océan Indien a confirmé sa réputation : le vent est monté, le ciel s’est assombri et les vagues ont grossi. "Les conditions sont particulières. On passe de 20 à 35 noeuds de vent en une demi-heure. Il faut s’adapter avec des réglages hybrides" témoignait Denis.
De rudes conditions qui mettent à l’épreuve tant les organismes que les machines, où les petits bobos s'enchaînent et impliquent de sortir la boîte à outils.
Tout d’abord, c’est la girouette qui fait défection ! Cet outil indispensable pour établir sa route grâce aux informations de vent est installé en tête de mât... à 28 mètres de haut. Après avoir fait route au Nord pour bénéficier de conditions calmes d’un anticyclone, le marin a enfilé son baudrier de grimpeur : "J’ai fait trois tentatives pour monter, la dernière a duré trois heures. C’est tout de même
bien impressionnant de monter là-haut. Nous avons fait plein de connexions, essayé plein d’options mais ce n’est pas encore ça donc j’ai installé une girouette provisoire à l’arrière du bateau" expliquait-il le 16 décembre en vidéo.
Une fois les problèmes techniques résolus, le marin a repris sa route vers l’Est, en direction du cap Leeuwin au sud de l’Australie.
C’est le 26 décembre à 4h00 TU que l’IMOCA D'Ieteren Group a franchi la longitude du deuxième cap du Vendée Globe. Il se dirige désormais vers la Tasmanie pour entrer dans l’océan Pacifique qui marquera une nouvelle étape dans son aventure : la navigation dans des eaux les plus isolées au monde..

La joie d’être en mer
Depuis son départ le 10 novembre, Denis vit son rêve et profite de chaque instant passé sur le Vendée Globe. Il partage quotidiennement sa chance d’être là et admire les paysages des océans sur lesquels il navigue pour la première fois.
"Je me rends compte que c’est immense. On touche à l’infiniment grand avec ces océans et nous sommes l’infiniment petit à bord de notre bateau. Nous sommes des passagers éphémères sur ces océans. C’est ce paradoxe et ce contraste qui m’ont marqué" raconte le marin belge. Puis, il y a eu le premier Noël en mer...Denis a pu ouvrir les cadeaux de ses proches et lire les petits mots laissés pour lui sur un livre d’or.
Il raconte, ému : "Ça me touche le coeur et me donne la force de persévérer.
Un grand merci aussi aux enfants qui m'ont envoyé plein de dessins et de mots d'encouragement. Joyeux Noël à tous, profitez de vos proches!"

Les mots de Denis
"Les 4 premières semaines étaient sympas, ces deux semaines dans l’Indien ont été longues. L’océan et la météo ont été compliqués car très changeants. Il y a souvent de grosses différences entre les fichiers météos et les conditions réelles. Il faut faire attention, rester prudent et réfléchir en bon marin. Désormais c’est direction la Tasmanie. Il va falloir faire attention car il y a des dépressions qui arrivent.
Sur le bateau j'ai eu quelques petits soucis, notamment avec ma girouette en tête de mât.
Mais j'ai réussi à bricoler en mode MacGyver et cela fonctionne très bien.
J'ai aussi dû démonter l'un de mes hydrogénérateurs que j’ai réparé lorsque j’ai eu des conditions plus calmes.
Sinon tout va bien à bord. Je suis toujours aussi heureux d'être là.
Certains ont passé le cap Horn quand j’ai passé le cap Leeuwin.
Ce sont deux mondes différents mais c'est aussi ce qui fait la richesse du Vendée Globe."

Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Vendée Globe et suivez les skippers en direct grâce à la cartographie.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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