
Morphologie : une question de détailsSur le plan physique, l'une des distinctions les plus évidentes réside dans la forme de leur queue. Le dugong possède une queue échancrée semblable à celle des dauphins, tandis que le lamantin arbore une queue large et arrondie, rappelant une pagaie. De plus, le museau du dugong est plus court et orienté vers le bas, adapté au broutage des herbiers marins, et il est doté de deux incisives proéminentes évoquant des défenses. En revanche, le lamantin présente un museau plus long et moins incliné, sans ces incisives apparentes. En termes de taille, les deux espèces sont relativement similaires, mesurant généralement entre 2,5 et 4 mètres de long. Cependant, le lamantin tend à être plus massif, avec un poids pouvant atteindre 600 kg, tandis que le dugong est généralement plus léger, pesant jusqu'à 500 kg.

Des habitats qui les différencient
Le dugong et le lamantin, bien que proches, habitent des environnements distincts. Les lamantins fréquentent à la fois les eaux douces et salées, se trouvant dans les rivières, les estuaires et les zones côtières peu profondes des régions tropicales et subtropicales. Ils sont présents en Afrique de l'Ouest, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. En revanche, le dugong est strictement marin et habite les eaux côtières de l'océan Indien et de l'ouest de l'océan Pacifique, notamment autour de l'Australie et de l'Asie du Sud-Est. es deux espèces, essentiellement solitaires ou vivant en petits groupes, partagent un régime herbivore, se nourrissant principalement d’herbes marines. Cependant, leur reproduction diffère légèrement : les femelles lamantins atteignent la maturité sexuelle vers l'âge de trois ans et donnent naissance tous les deux à trois ans, tandis que les femelles dugongs commencent à se reproduire autour de dix ans, avec des intervalles de trois à cinq ans entre chaque naissance.
Des espèces en danger
Hélas, les deux espèces sont confrontées à des menaces similaires, notamment la destruction de leur habitat, les collisions avec des bateaux et la pollution. Ces facteurs ont conduit à une diminution de leurs populations, plaçant les dugongs et les lamantins sur la liste des espèces vulnérables ou menacées. Bien que le dugong et le lamantin soient souvent confondus, leurs différences révèlent des adaptations fascinantes à des environnements variés. Leur rôle crucial dans les écosystèmes marins, combiné à leur fragilité face aux activités humaines, en fait des espèces emblématiques de la conservation marine. Les comprendre et les protéger est essentiel pour préserver la biodiversité des océans et des eaux côtières.