
Musée maritime de Saint-Malo
La ville de Saint-Malo va se doter d’un nouveau musée qui portera le nom de L’Hydro – Musée maritime de Saint-Malo. Ce projet ambitieux s’inscrit dans une volonté de valoriser l’histoire maritime malouine et les enjeux relatifs à la mer aujourd’hui et demain, tout en répondant aux attentes de la société du 21è siècle.
Un site tourné vers le large
L’implantation du musée sur le site de celui l’École Nationale Supérieure Maritime de Saint-Malo (E.N.S.M.) a été retenue pour plusieurs raisons : pour sa situation géographique en plein coeur de la cité, pour sa synergie visuelle avec l’environnement maritime, pour ses panoramas sur la ville intra-muros et sur le large, inégalables et profondément liés aux enjeux du projet scientifique et culturel (PSC) du musée, mais aussi en raison de son histoire. L’E.N.S.M. a été mise en place par Colbert puis reconstruite après la Seconde Guerre mondiale, elle incarne donc un volet important de l’histoire maritime malouine où de nombreuses générations d’élèves ont appris la navigation. Et enfin, il y a son architecture : édifice iconique de la reconstruction, il crée un langage architectural peu expansif mais affichant une certaine modernité. Il déploie une diversité de volumes et de matériaux remarquables, en dialogue avec les récifs de la baie et se révèle pertinent pour y accueillir le futur musée. Le bâtiment, conçu par Louis Arretche (1905-1991) et Roger Hummel (1900-1983), bénéficie depuis cette année du label « Architecture contemporaine remarquable » du ministère de la Culture et accueille la chapelle de la Victoire, inscrite au titre des Monuments historiques.
Un regroupement des collections
Riche d'une histoire et d'un patrimoine remarquables rassemblés à partir de la fin du 19è siècle, le musée est fondé sur la réunification des différentes collections municipales issues du musée d’Histoire de la ville, du musée international du Long-Cours Cap-Hornier, labellisés « Musée de France », et d’une collection unique de biens culturels maritimes issus notamment des fouilles sous-marines des épaves de la Natière orchestrées par le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marine (Drassm) pour constituer un nouveau musée à l'identité renouvelée.

Le choix de l’architecte
L’architecte choisi pour transformer ce bâtiment en musée du 21è siècle et en faire un nouveau lieu de vie dans cette partie de la ville intra-muros n’a pas été chose simple. Le lauréat a été désigné à l’issue d’un concours international qui a rassemblé 90 cabinets français et internationaux. C’est le cabinet d’architecture Philippe Prost qui a été choisi à l’unanimité par le jury composé d’experts et d’élus. Il est associé au scénographe David Lebreton de l’agence Designers Unit. L’esquisse présentée par l’agence Prost a séduit le jury par sa bonne compréhension du dossier, sa sobriété, sa volonté d’intégration du site dans son environnement, sa mise en valeur du bâtiment dessiné par Arretche et Hummel et le respect des coûts d’objectifs. Hasard du calendrier, une grande exposition, « La mémoire vive » retraçant l’histoire et la philosophie des chantiers de Philippe Prost, architecte, est actuellement présentée au Palais de Chaillot à Paris. Ce choix de l’architecte et du scénographe marque une nouvelle étape importante dans la préfiguration du musée avant sa livraison en 2028.

La ville de Saint-Malo fait, avec ce musée d’histoire et de société, un choix courageux et audacieux, celui d’un équipement culturel racontant son riche passé tout en étant résolument tourné vers son avenir.
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