
Née aux États-Unis dans les années 1950 sur le fleuve Colorado, la pratique du rafting s’est bien développée depuis aux États-Unis mais également de l’autre côté de l’Atlantique. Aujourd’hui, il est possible de pratiquer le rafting sur tous les continents et sur la majeure partie des rivières. En France, il faut attendre les années 1980 pour que la discipline émerge avec la marque Aquadesign. « La pratique du rafting s’est développée très rapidement en France dans les années 1980 et a connu une belle croissance jusqu’en 1992 ou 1993, commente Alain Piedoy, directeur d’Ecolorado Rafting, basé à Samoëns. En quelques années, l’activité s’est bien installée dans le paysage mais elle a pris sa vitesse de croisière depuis quelques années et stagne même un peu, sans pour autant décroître ». Placé sous l’égide de la Fédération Française de Canoë-Kayak (FFCK), le rafting compte plusieurs centaines de milliers de pratiquants, licenciés ou pas. « Il y a 41 000 licenciés à la Fédération Française de Canoë-Kayak mais ce chiffre englobe plusieurs disciplines donc il est difficile de savoir précisément combien de personnes licenciées pratiquent le rafting. Il y a également beaucoup de pratiquants libres et occasionnels, sûrement plusieurs centaines de milliers mais nous ne connaissons pas le chiffre exact », nous indique-t-on à la FFCK.
De la simple descente au sport extrême
Facile d’accès, la pratique du rafting est ouverte à tous, quels que soient l’âge et le niveau de la personne. « Le rafting est un sport que l’on peut pratiquer dès sept ans environ même s’il n’y a pas de loi qui réglemente cela. La condition est de savoir nager et de ne pas avoir de contre-indication médicale », précise Alain Piedoy. Ainsi, le rafting met l’eau vive à la portée du plus grand nombre et ce dès les premiers coups de pagaie, permettant de découvrir le monde des rivières en toute sécurité. Pratiqué majoritairement dans les Alpes et dans les Pyrénées, le rafting fait des adeptes partout dans l’Hexagone. Mais attention, mieux vaut ne pas vous aventurer seuls à l’assaut des rivières. De nombreuses structures proposent des descentes encadrées, à l’instar d’Ecolorado Rafting. « Un moniteur diplômé d’État accompagne chaque groupe. En général, il y a six ou sept personnes par raft, ce qui permet de descendre la rivière même si les conditions sont difficiles. Tout dépend également de la taille de l’embarcation, qui peut varier de 3,90 mètres à 5 mètres sur les rivières les plus faciles. Sur les grands rafts, on peut embarquer jusqu’à 12 personnes. Dans tous les cas, les rafts sont très stables », poursuit-il.
Et en rafting, c’est la rivière qui fixe le niveau de la pratique. Celles dont la difficulté n’est pas trop élevée sont à la portée de tous. Par contre, sur les cours d’eau plus accidentés, le rafting devient rapidement un sport extrême dans l’affrontement des difficultés naturelles et s’adresse à un public plus averti. À chaque club donc d’évaluer les difficultés de chaque rivière sur lesquelles ils proposent des descentes. « On parle souvent de l’activité, mais rarement de la manière de l’appréhender du côté professionnel. Nous devons nous adapter à notre public et à nos rivières car ce sont des milieux naturels qui changent tous les jours, avance Alain Piedoy. Parfois il y a de l’eau, parfois non, les courants changent aussi. On va souvent au bord de l’eau pour observer avant de prendre la décision de descendre ou pas. Ces moments-là sont importants pour éviter toute situation délicate. C’est important de faire corps avec son milieu ».
Le rafting n’attire pas que des amateurs. En effet, l’International Rafting Federation (IRF) organise des championnats du monde de rafting en eau vive qui réunissent des équipes de plus de 20 nationalités différentes sur les plus belles sections de rapides de la planète.