
La pyramide de Yonaguni, un mystère au large du Japon
Découverte en 1985 dans l’archipel japonais de Ryukyu, au large de l’île de Yonaguni, cette immense structure immergée intrigue depuis près de 40 ans. Le site se compose de formations rocheuses aux angles nets, aux terrasses superposées et aux escaliers monumentaux, évoquant une architecture volontaire. La structure principale atteint environ 25 mètres de hauteur pour près de 75 mètres de largeur, ce qui en fait l’un des plus impressionnants ensembles submergés connus à ce jour.
Les scientifiques restent divisés sur son origine. Certains y voient une formation géologique naturelle, façonnée par l’érosion et les failles tectoniques. D’autres estiment que certaines formes, trop régulières, pourraient être le résultat d’une intervention humaine, datant d’une époque où le niveau de la mer était plus bas. À ce jour, aucune preuve définitive ne permet de trancher, ce qui confère à Yonaguni une place à part dans l’archéologie sous marine mondiale.
Port Royal, la ville pirate engloutie de Jamaïque
Port Royal fut l’un des ports les plus prospères et les plus sulfureux du XVIIe siècle. Centre majeur du commerce britannique dans les Caraïbes et haut lieu de la piraterie, la ville fut brutalement détruite le 7 juin 1692 par un violent tremblement de terre. En quelques minutes, une grande partie de la cité s’enfonça dans la mer.
Aujourd’hui, les ruines reposent sous les eaux peu profondes de la baie de Kingston. Bâtiments, rues et objets du quotidien sont encore visibles, offrant un témoignage rare et extrêmement précis de la vie urbaine coloniale de l’époque.
Lion City, une cité volontairement sacrifiée
En Chine, Lion City, ou Shi Cheng, raconte une autre forme d’engloutissement. Fondée il y a plus de 1 300 ans et florissante sous les dynasties Tang et Ming, la cité fut engloutie dans les années 1950 lors de la création du lac artificiel de Qiandao, consécutive à la construction d’un barrage.
Située à environ 26 mètres de profondeur, Lion City bénéficie de conditions de conservation remarquables. L’eau douce, la faible luminosité et l’absence de courants ont permis de préserver portes monumentales, bas reliefs, inscriptions et structures urbaines avec une précision rare. Le site est aujourd’hui considéré comme l’un des ensembles urbains submergés les mieux conservés au monde.
Canope, une ville sacrée reprise par la mer
Au large du delta du Nil, Canope fut l’une des grandes cités portuaires et religieuses de l’Égypte antique. Redécouverte à la fin des années 1990 par Franck Goddio, elle abritait notamment le temple de Sérapis, divinité associée à la guérison et à la prospérité.
Fragilisée par des séismes répétés et l’affaissement progressif des sols, Canope fut engloutie vers la fin du IVe siècle après J.-C. Les vestiges retrouvés sous l’eau, statues, colonnes et structures portuaires, témoignent encore de son rôle majeur dans les échanges commerciaux et spirituels de l’époque ptolémaïque.
Pavlopetri, un urbanisme préhistorique sous l’eau
En Grèce, au sud est du Péloponnèse, Pavlopetri repose à seulement 4 mètres de profondeur. Cette cité portuaire de l’âge du bronze est considérée comme l’une des plus anciennes villes englouties connues. Son plan urbain, étonnamment structuré, révèle une organisation avancée, avec des rues, des habitations et des espaces publics clairement identifiables. La montée progressive du niveau de la mer aurait conduit à son abandon. Aujourd’hui, Pavlopetri constitue un site de référence pour l’étude des premières formes d’urbanisme en Méditerranée.
Baïes, le luxe romain sous la baie de Naples
Baïes fut, à l’époque romaine, une station balnéaire prisée de l’élite. Située dans une zone volcanique active, la ville a progressivement été engloutie en raison du phénomène de bradyséisme, un lent affaissement du sol lié à l’activité volcanique.
Sous les eaux de la baie de Naples, les plongeurs peuvent encore observer villas, thermes, statues et mosaïques, témoins du raffinement de la vie romaine. Le site offre une plongée unique dans le quotidien des classes dirigeantes de l’Empire.
Héracléion, le port disparu d’Égypte
Héracléion, située près de l’actuelle baie d’Aboukir, fut longtemps considérée comme une cité légendaire mentionnée dans les textes antiques. Sa redécouverte en 2000 par Franck Goddio a confirmé son importance comme port d’entrée maritime de l’Égypte. Statues monumentales, temples, quais et ancres témoignent de son rôle central dans le commerce et les échanges culturels. La ville fut progressivement engloutie au cours du VIIIe siècle, conséquence de séismes et de l’affaissement du sol.
Qu’elles soient mystérieuses comme Yonaguni ou parfaitement documentées comme Port Royal, ces cités englouties offrent une lecture unique de l’histoire humaine. Elles rappellent la fragilité des civilisations face aux forces naturelles et constituent aujourd’hui des terrains d’étude précieux, à la croisée de l’archéologie, de la géologie et de l’histoire maritime.
Avant de partir, pensez à consulter les prévisions sur METEO CONSULT Marine.
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