
Pélagie : la star (piquante) de la Méditerranée
Impossible de passer un été sans entendre parler de la Pelagia noctiluca. Sa robe violette tachetée, ses tentacules urticants et son surnom de "méduse fluorescente" la rendent aussi célèbre qu’inquiétante. Présente sur toutes les côtes méditerranéennes françaises, elle remonte parfois jusqu’au Golfe du Lion lorsque les courants chauds la poussent vers les plages. Sa piqûre, comparable à une décharge électrique, n’est pas dangereuse mais laisse une sensation cuisante pendant plusieurs heures, accompagnée de traces rouges.
La méduse œuf-au-plat, une belle inoffensive

Elle porte bien son nom : Cotylorhiza tuberculata affiche un dôme central jaune entouré d’un chapeau transparent. Très courante en Corse et sur la Côte d’Azur à partir de juillet, cette méduse est totalement inoffensive. Ses tentacules courts et épais lui donnent des airs de jellyfish "gentil", qui ne pique quasiment pas. Plutôt paresseuse, elle se laisse porter par les courants en flottant lentement sous la surface.
L’aurélie, la discrète qui gratouille

La Aurelia aurita, souvent surnommée "méduse aurélie", est présente aussi bien en Manche qu’en Atlantique et en Méditerranée. Avec son chapeau translucide cerclé de quatre anneaux blancs, elle est facile à reconnaître. Son contact est rarement douloureux : on ressent plus une légère irritation qu’une vraie piqûre. Les aurélies dérivent en bancs impressionnants, souvent sans attirer l’attention.
La rhizostome, imposante mais pacifique

Impressionnante par sa taille (jusqu’à 50 cm de diamètre), la Rhizostoma pulmo est fréquente dans le Golfe de Gascogne. Sa couleur blanc laiteux, tirant parfois sur le bleu ou le rose pâle, la rend aussi élégante qu’inoffensive. Contrairement aux pélagies, ses tentacules courts ne provoquent que de très légers picotements. On la surnomme parfois la "méduse tonneau".
La physalie : fausse méduse, vrai danger

Attention, la Physalia physalis, ou "galère portugaise", n’est pas une méduse mais une colonie de polypes. Pourtant, son apparence flottante, avec sa voile bleutée, trompe les baigneurs. Extrêmement urticante, elle est capable de provoquer de violentes douleurs, des malaises, voire des complications respiratoires. Heureusement, elle reste rare sur les côtes françaises, bien qu’on ait observé quelques échouages sur les plages du Pays Basque.
Pourquoi y a-t-il parfois plus de méduses ?
Les "invasions" de méduses n’ont rien de mystérieux : réchauffement des eaux, surpêche des prédateurs naturels (comme les tortues ou les thons rouges), et courants favorables expliquent ces afflux soudains. En Méditerranée, la combinaison de chaleurs prolongées et d’eaux stagnantes près des côtes favorise la multiplication des pélagies en surface.
Faut-il vraiment les craindre ?
La grande majorité des méduses françaises sont plus désagréables que dangereuses. Une piqûre de pélagie reste bénigne (même si douloureuse), et les espèces d’Atlantique et de Manche sont généralement inoffensives. Seules la physalie représente un véritable risque pour la santé, mais elle demeure exceptionnelle. Il suffit d’éviter de frotter la zone piquée, de la rincer à l’eau de mer et d’enlever délicatement les filaments avec une pince ou une carte plastique. En cas de forte douleur ou de réaction anormale, un passage aux urgences est préférable.
Plutôt que de les redouter, il est temps d’apprendre à repérer les méduses, à comprendre leur rôle dans l’écosystème et à adopter les bons réflexes en cas de rencontre. Observer une aurélie qui ondule sous la surface ou croiser une majestueuse rhizostome, c’est aussi une manière de redécouvrir la richesse de nos mers. Avec un peu de vigilance, méduses et baigneurs peuvent parfaitement partager les mêmes eaux.