5 îles italiennes où jeter l’ancre loin de la foule

Ponza, l’élégance discrète des Pontines
À une cinquantaine de milles seulement de Rome, Ponza est un secret bien gardé des Romains. Ses falaises dorées sculptées par le vent, ses grottes marines comme la Grotte de Pilate et ses criques aux reflets turquoise attirent les bateaux en quête de beauté sans ostentation. Malgré sa popularité auprès de certains initiés, l’île a conservé une atmosphère détendue, avec ses maisons colorées alignées autour du petit port. Les plaisanciers trouvent plusieurs mouillages abrités, notamment à Frontone ou Chiaia di Luna, tandis qu’à terre, l’accueil reste chaleureux et sincère. Un verre de vin local en terrasse ou une assiette de linguine alle vongole dégustée face à la mer complète à merveille une escale qui respire l’élégance discrète.
Marettimo, l’écrin sauvage des Égades
Parmi les trois îles Égades, Marettimo est sans doute la plus spectaculaire. Accessible depuis Trapani, elle se dresse comme une montagne surgie de la mer, tapissée de maquis méditerranéen. Ici, pas de grands hôtels ni de plages bondées : seulement un village de pêcheurs, quelques ruelles blanches et le bleu intense de la Méditerranée. Les mouillages se répartissent autour de falaises abruptes percées de grottes marines, certaines accessibles uniquement en barque. Les amateurs de randonnée trouveront aussi leur bonheur sur les sentiers escarpés qui mènent jusqu’au château normand ou au sommet du Monte Falcone, offrant une vue grandiose sur l’archipel. L’eau est d’une limpidité telle qu’elle attire plongeurs et apnéistes, fascinés par ses fonds encore intacts.
San Domino, le joyau des Tremiti
L’archipel des Tremiti, au large des Pouilles, est encore un nom méconnu du grand public, mais il figure depuis longtemps sur les cartes des marins italiens. San Domino, la plus grande île, est un mélange séduisant de falaises blanches, de forêts de pins odorants et de criques rocheuses aux eaux translucides. Ici, les plaisanciers peuvent trouver des mouillages sauvages entourés de pins qui descendent jusqu’à la mer. L’île est également un haut lieu de plongée : les eaux de l’Adriatique y abritent une biodiversité remarquable, avec des grottes sous-marines, des bancs de poissons colorés et même des épaves antiques qui rappellent l’importance stratégique de l’archipel depuis l’époque romaine. Après une escale à terre, il fait bon se perdre dans les sentiers boisés ou profiter de l’ambiance douce du village.
Filicudi, la perle oubliée des Éoliennes
Les Éoliennes attirent chaque année des foules entières vers Lipari ou Stromboli, mais Filicudi reste à l’écart, presque hors du temps. Cette petite île volcanique est couverte de figuiers de barbarie, de murets en pierre sèche et de quelques villages aux maisons blanchies à la chaux. Son petit port ne peut accueillir que quelques bateaux, mais autour, les mouillages sont d’une beauté à couper le souffle. Le plus spectaculaire reste celui de la Canna, une aiguille de basalte de 70 mètres qui surgit de l’eau comme un phare naturel. Les amateurs de snorkeling profitent d’une faune marine abondante, tandis que les soirées s’égrainent lentement dans les tavernes locales, où l’on déguste des spécialités de poisson grillé accompagnées de malvoisie, le vin doux typique de l’archipel.
Giannutri, le refuge secret de Toscane
Au sud de l’archipel toscan, à une dizaine de milles de l’île de Giglio, Giannutri est un trésor discret. Classée réserve naturelle, elle n’autorise qu’un nombre limité de visiteurs chaque jour, ce qui préserve son atmosphère unique. L’île est un croissant de terre sauvage, bordé d’eaux cristallines parfaites pour le snorkeling. À terre, les vestiges de la villa romaine des Domizi Enobarbi témoignent de l’ancien prestige de ce lieu, autrefois résidence d’été des élites romaines. Les plaisanciers qui y jettent l’ancre profitent d’un isolement rare, avec pour panorama une mer d’un bleu profond et, au loin, la silhouette verdoyante du Monte Argentario.
Une Méditerranée confidentielle
Ces cinq îles démontrent qu’il existe encore en Italie des escales où la navigation se conjugue avec authenticité et contemplation. Loin des ports saturés et des plages bondées, elles offrent aux plaisanciers un luxe rare : celui du silence, du temps retrouvé et d’un contact direct avec la mer. Entre criques translucides, villages figés dans le temps et souvenirs antiques, ces refuges rappellent que la Méditerranée a encore des secrets à offrir à ceux qui savent prendre le large.
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