

Charlotte Yven, euphorique malgré la fatigue
Partie de Roscoff avec un jour de retard à cause d’un coup de vent, la flotte a rapidement été servie : 25 nœuds établis et grosse mer le long des côtes bretonnes, entre le chenal du Four et le raz de Sein. Puis, en entrant dans le golfe de Gascogne, le vent a nettement molli, offrant aux 34 solitaires une succession de coups tactiques à jouer dans des conditions piégeuses, où chaque risée comptait et où la flotte s’est éclatée en trois groupes. Charlotte Yven a choisi une route médiane inspirée, longtemps en tête de la course, avant de couper la ligne à Vigo en 3e position après 4 jours, 2 heures, 51 minutes et 08 secondes. Une performance qui lui offre un deuxième podium consécutif et la 2e place au classement général provisoire. « C’était une étape vraiment complète, qui nous a fait pas mal chauffer les neurones ! Je me sens euphorique, comme si j’avais fait la fête ! Je crois que je suis bien cramée. J’ai navigué comme je le sentais, j’avais mon plan en tête, tout était fluide. Une belle étape, bien complète. Maintenant, j’ai surtout envie d’une bonne douche ! »
Hugo Dhallenne, fatigué mais combatif
Pour Hugo Dhallenne, cette étape a été longue, dense, éprouvante. Accrochée au bon groupe dans le golfe, il a réussi à limiter les écarts malgré un final difficile le long des côtes espagnoles, où la flotte s’est regroupée dans les petits airs. 11e sur la ligne, le skipper ne lâche rien et reste 4e au général provisoire, en embuscade. « Je suis complètement lessivé. C’était une étape dense, complexe, dure, complète. J’ai croisé des requins, des baleines... et j’ai aussi vu une vraie démonstration de navigation de Charlotte, j’étais jaloux de ne pas pouvoir jouer avec elle ! Le départ a été tonique comme prévu, puis le vent est tombé et il s’est passé mille choses avec une fin d’étape interminable, mais il faisait beau, et c’était chouette : une vraie journée "animaux marins". »
Trois nuits blanches, des nerfs tendus à surveiller la moindre risée, des organismes ultra sollicités... cette étape a marqué les corps et les esprits. Mais pas de vrai répit : seulement 36 heures pour récupérer avant le départ dimanche, à 17h, de l’ultime étape : direction Saint-Vaast-la-Hougue.
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Ils ont dit
Charlotte Yven : « Je suis super fière : deux étapes, deux podiums, le deal avec moi-même est plus que rempli. J’ai navigué comme je le sentais, j’avais mon plan en tête et j’ai réussi à bien l’actualiser. Je me sentais bien à bord, les choix venaient naturellement, tout était fluide. J’étais à la bagarre tout le temps : à la porte, avec Hugo Cardon, on avait une demi-longueur d’écart... et puis, près de la côte, le vent a molli, les cartes ont été redistribuées. Ce n’a pas été facile du tout ! »
Hugo Dhallenne : « Le départ a été bien tonique comme prévu, puis le vent est tombé et il s’est passé plein de choses. J’ai essayé de gérer mon sommeil du mieux possible. Ce qui a été dur à gérer, c’était de ne pas savoir si la course allait s’arrêter avant ou pas. Je suis fier d’être revenu dans le match à plusieurs reprises, de n’avoir jamais été très loin de la tête de course. Une belle étape, bien compliquée comme on les aime ! »