Transat Café L'Or : sacro-saints alizés
LE FAIT DU JOUR : Parcours raccourci pour les ULTIM
Après plusieurs heures de casse-tête dans le Pot-au-Noir, les maxi trimarans sont en bonne voie de sortir de cette zone "maudite", excepté Maxi Banque Populaire XI, encore englué. Sous les grains impromptus et face à un vent plus que capricieux, les ULTIM ont dû faire fonctionner les méninges à plein régime pour trouver la meilleure route. "Avec nos petits camarades qui revenaient derrière, c’était un moment un peu pénible", reconnait Franck Cammas.
Mais le skipper de SVR-Lazartigue a retrouvé le sourire maintenant que l’écart avec les concurrents recommence à se creuser. Le quadruple vainqueur de la Route du café a même pris le temps d’expliquer la suite de la course, carte à l’appui (voir vidéo ci-dessous). En effet, avec le retard pris par les quatre bateaux, la direction de course à décidé de raccourcir leur parcours afin qu’ils puissent arriver en Martinique en même temps que les autres classes comme initialement prévu. Le waypoint Ascension a ainsi été supprimé. L’archipel de San Pedro et San Paolo, en bordure de l’équateur géographique, est la dernière marque de parcours à laisser à tribord. Les ULTIM sont attendus à Fort-de-France le 6 novembre.
LES TOPS : en avant toute !
C’est reparti chez les IMOCA qui ont retrouvé les bonnes grâces d’Éole et évoluent entre 10 et 15 noeuds de vitesse. "On attaque notre deuxième jour dans les alizés", commente Morgan Gravière (Charal). "Le bateau siffle, c’est bon signe, ça veut dire que ça va vite."
Même l’arrière de la flotte semble en profiter puisque "ça fly !" sur Paprec Arkéa avec Corentin Horeau qui apprécie les bonnes glissades. Café Joyeux a lui "enfin pu mettre le spi", un vent de nord-est qui permet à Nicolas d’Estais et Simon Koster de glisser vers le Sud. "On a chopé les fameux alizés qui vont nous permettre d’aller vers les Antilles, on est sur l’autoroute."
C’est reparti aussi pour les frères Courbon (RDT LOGISTICS - FORVIS MAZARS) et le couple belge (INNOVAD.GROUP - XLG). Les deux Class40 ont pris le départ de la seconde étape -ce matin, en retard sur leurs camarades déjà bien lancés mais avec le même objectif : atteindre la Martinique.
LES PÉPINS : Black-out électrique sur Rêve à perte de vue - Qwanza
Après un black-out électrique sur le bateau ce matin, le Class40 RÊVE A PERTE DE VUE - QWANZA de Joël Paris et Goulven Marie est revenu à La Corogne. Plus de pilote, ni de logiciel de routage, ni même de batterie pour recharger les appareils, le duo ne baisse pas les bras pour autant et compte bien réparer pour repartir au plus vite.
LE POINT SUR LA SUITE : 4 classes, 4 courses
Côté ULTIM, si Armel Le Cleac’h et Sébastien Josse (Maxi Banque Populaire XI) ont encore quelques heures difficiles à passer dans le Pot-au-Noir, Anthony Marchand et Julien Villion (Actual ULTIM 4) se sont fait rattraper par la patrouille, évoluant péniblement autour de 3 noeuds depuis 16h. "Ils sont en bordure du Pot-au-Noir", observe Yann Chateau de la direction de course. "Ils ont dû se faire rattraper par un nuage et ils ont perdu un peu de terrain sur Sodebo Ultim 3."
Chez les IMOCA, Charal a passé toutes les vitesses et creuse l’écart dans une situation très stratégique puisqu’une dorsale se profile. "Tout l’enjeu est de trouver le bon compromis pour trouver du vent au sud sans trop descendre", explique Yann Chateau. "C’est un beau travail de finesse et pour l’instant Charal y arrive assez bien." Une flotte IMOCA en file indienne mais déjà à près de 50 milles derrière le duo Beyou-Lagravière.
Plus au sud, les Ocean Fifty ont pris le train des alizés et mis les gaz vers les Antilles. Si Edenred mène toujours, il pourrait bien être rattrapé. "Ce qui est amusant, c’est que Solidaires en Peloton et Viabils ne sont pas très loin l’un de l’autre", remarque Yann Chateau."Cette configuration peut pousser les deux équipages un peu plus dans leurs retranchements et dans la performance, avec un gain de vitesse." En effet, les deux bateaux affichent une vitesse supérieure de quelques noeuds par rapport à Edenred qui devra redoubler de vigilance la nuit prochaine pour conserver sa place de leader.
Enfin, après 24 h de course, les Class40 commencent à dévoiler leur jeu. Le groupe décalé à l’est, emmené par Nicolas Jossier et Sophie Faguet (DEFI SOLIDAIRE AVEC ELLYE ET L'ARCHE ) a choisi l’option alizés en faisant route vers le sud. Plus à l’ouest, le second groupe mené par Luca Rosetti et Matteo Sericano (ACCAFERRI FUTURA) s’offre encore le choix de prendre une route nord. Réponse demain matin !
L’ANECDOTE : Sous les étoiles avec Michel Desjoyeaux
Lors de la vacation de la mi-journée, c’est un Michel Desjoyeaux (TRIMCONTROL) poète que nous avons eu. Il nous a laissé songeur en décrivant son quart de nuit :
"On a eu un très beau coucher de soleil hier soir sur la flotte, avec un ciel bien orange. Cette nuit, c'était pas mal aussi. C'était même magique, parce que, comme vous le savez puisque vous avez la même, ce n’est pas encore la pleine Lune, mais elle est déjà bien présente. Il y avait un ciel bien étoilé, des nuages de temps en temps, mais beaucoup d’étoiles. De toute façon, même avec les nuages, il y a quand même une luminosité permanente qui rend bien service sur le bateau car on voit mieux ce qui se passe. Et puis quand la Lune perce entre les nuages, c'est plutôt sympa."