
Cette deuxième étape, dans la lignée de la première, a déjà fourni son lot d’images qui resteront gravées. Il y a eu la passion britannique du public de Portsmouth, le ciel dégagé et le soleil estival du dimanche, le départ sous spi puis la satisfaction de Biotherm, à nouveau leader au « scoring gate ». Ensuite, les équipages ont traversé le Solent et leur passage a d’ailleurs été immortalisé au soleil couchant depuis Hurst Spit, l’extrême Ouest du Solent. « On a eu des supers conditions pour partir du Solen et traverser la Manche, on en a bien profité », savoure Morgan Lagravière (Allagrande Mapei Racing).
Une zone de transition et un « sacré changement de décor »
La grande explication a déjà débuté. Les équipages ont mis le cap vers la pointe bretonne et ils ont pu accélérer avec plus de 20 nœuds de vent. La nuit s’annonçait tonique, elle l’a été. « Ça a été assez sport avec un vent fort d’est et un peu de mer, nous étions alors plus rapides que les routages, atteste Sam Goodchild (Biotherm). On a fait une belle trajectoire à la sortie du Solent qui nous a fait économiser une manœuvre ensuite ». Les vitesses moyennes étant conséquentes, ce qui a participé à étirer la flotte - jusqu’à 40 milles entre le 1er (Biotherm) et le dernier (Team Amaala) - au cœur de la nuit. Mais ça n’a pas duré.
En cause ? Une zone de transition à la pointe bretonne, au niveau d’Ouessant, et un vent beaucoup plus faible, moins d’une dizaine de nœuds. Sam Goodchild (Biotherm) décrypte la situation ; « c’est un talweg, une zone de transition que l’on attendait entre le vent d’est qui nous a permis de traverser la Manche très vite et le vent d’ouest qui nous permettra de traverser le Golfe de Gascogne. Mais avant, il faut parvenir à traverser cette zone de molle ! » « C’est un sacré changement de décor, on cherche tous des solutions pour s’en sortir », ajoute Morgan Lagravière.
Cette zone sans vent a engendré un regroupement au cœur de la flotte. Dans le même temps, on assiste à deux stratégies distinctes : ceux qui passent par le nord-ouest d’Ouessant et ceux qui ont tenté de contourner l’île par le sud-est. Les partisans de la première option ont pour l’instant pris l’avantage à l’image de l’étonnant Canada Ocean Racing - Be Water Positive, dirigé par la Britannique Pip Hare, qui a un temps pris les commandes de la course. En revanche, Allagrande Mapei Racing, Team Holcim-PRB et Paprec-Arkéa, qui ont suivi la seconde option, ont été légèrement distancés.
« Pour nous, c’est plutôt une déconvenue, concède Morgan Lagravière. On pensait pouvoir se faufiler et malheureusement ça n’a pas été le cas ». Hors de question néanmoins de baisser les bras : « nous allons nous atteler toute la matinée à passer cette zone de transition pour récupérer de la pression et du vent de travers. On sait que c’est un des gros morceaux de cette étape ». « L’objectif, c’est vraiment de passer cette zone de vent faible, d’autant qu’on ne sait pas jusqu’où elle s’étend, poursuit Sam Goodchild. Les conditions ont du mal à se caler, ce n’est pas super agréable mais on fait tout pour optimiser notre vitesse au maximum ». Il faut donc prendre son mal en patience, veiller à ménager ses nerfs et surtout ne rien lâcher pour rester au contact avant de filer dans le Golfe de Gascogne.
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