
On la surnomme souvent le Fastnet de Méditerranée en référence à la célèbre course anglaise. La Giraglia Rolex cup, dont c'est cette année la 60è édition, se court ce week-end et en début de semaine prochaine au départ de Saint-Tropez. Les admirateurs de belles coques et de beaux plans de voilure vont pouvoir assister jusqu'à mardi soir au défilé des bateaux de régates, des magnifiques «Maxi», des yachts de tradition mais aussi des petits bateaux de croisière qui ont toute leur chance dans cette course qui cultive les contrastes.
Mercredi, les équipages mettront le cap vers San Remo pour une course de 242 milles (435 kilomètres) via le rocher de la Giraglia, un rocher désertique situé à un mille du Cap corse et souvent surnommé «le Cap Horn de la Corse». Beaucoup d'équipages récidivistes engagés sur cette édition savent que ce surnom n'est pas galvaudé: la régate en approche du Cap corse se déroule parfois dans des vents erratiques mais aussi parfois dans des conditions très musclées, dignes de latitudes peu hospitalières.
La Giraglia a la particularité de voir les plus grands marins côtoyer les propriétaires des plus bateaux yachts de la planète ainsi que des passionnés qui ont aménagé leur bateau de croisière en bateau de régate. Michel Desjoyeaux et Roland Jourdain ont ainsi inscrit leur nom dans l'histoire de la course aux côtés de Giovanni Agnelli (l'ancien propriétaire de Fiat), Edmond de Rothschild, le baron Bich ou encore Linsay Owen Jones (l'ancien patron de L'Oréal).
Cette année, la course ne déroge pas à la règle avec 200 bateaux venus de tous les horizons. Les spectateurs pourront admirer Peak, un Swan néerlandais des années 70 de plus de 23 mètres de long: le plus vieux bateau de la flotte et sans doute le plus beau.
D'autre part, Esimit Europa, un maxi de 30 mètres de long, et ses 22 membres d'équipage viennent tenter de remporter le classement en temps réel pour la troisième année consécutive. Ils auront fort à faire face à Jethou, un yacht de 60 pieds qui n'est autre que l'ancien Alfa Roméo de Neville Chrichton qui a déjà gagné 200 courses dont la Giraglia.
Pourtant, les géants ne sont pas assurés de l'emporter au classement général: de nombreux bateaux de croisière de 30 à 40 pieds (10 à 12 mètres) peuvent prétendre à la victoire en temps compensé: un début de régate avec tout le monde immobilisé faute de vent, puis une fin de régate ventée permet souvent aux plus petites unités de la flotte de déjouer tous les pronostics. C'est aussi ce qui fait le charme de cette course.