
Après un premier tour du monde en solitaire en 2007/08 sur Fréquence Jazz sans consommer d’énergie fossile, Jacques Riguidel se lance un nouveau défi : faire le tour du monde à l’envers en solaire.
Son premier tour du monde à bord de Fréquence Jazz, un voilier de 9m73, a donné naissance à un livre, « Un tour du monde en solaire ». Une fois revenu à terre, Jacques Riguidel a repris son métier de professeur de judo, mais sa passion pour le large a vite repris le dessus. L’homme se met en tête de construire un nouveau bateau pour repartir, à l’envers cette fois, mais toujours en privilégiant l’énergie solaire aux énergies fossiles. Fort de sa première expérience, il partira à l’automne prochain pour une deuxième circumnavigation en solitaire. « J’ai choisi, comme lors de mon premier tour du monde, d’utiliser l’énergie solaire pour des raisons techniques et idéologiques, explique Jacques Riguidel. D’ailleurs, le bateau pourra être réutilisé ensuite en croisière ou en école. J’aime l’idée de durabilité ». Ce tour du monde, Jacques Riguidel le bouclera en parfaite autonomie. « J’embarquerai un dessalinisateur alimenté par panneaux solaires. Par contre, je n’aurai ni gasoil, ni moteur à bord, et très peu d’instruments. Ca permet de gagner beaucoup en poids. J’ai envie de revenir aux bases de la voile. Mon but, c’est de prendre du plaisir à faire naviguer un bateau à la force du vent, souligne-t-il. En ce qui concerne la nourriture, j’emporterai des lyophilisés et des conserves. C’est important que la nourriture soit variée. On est secoué en permanence, c’est difficile. Autant que cela soit nourrissant et bon ».
Un bateau écologique
Son bateau, le Solar 34, Jacques Riguidel le construit lui-même, sur des plans de David Réard. « C’est un voilier simple, robuste et relativement léger, construit en contreplaqué renforcé de tissus de verre/époxy, commente Jacques Riguidel. Il est étudié pour résister aux contraintes d’un tour du monde à l’envers, malgré sa petite taille ». La construction a débuté il y a trois mois du côté de Bayonne. « J’ai choisi de partir sur un bateau de 34 pieds, un peu plus grand que le précédent, et de le construire moi-même, pour des raisons économiques d’une part, mais aussi pour le plaisir de réaliser quelque chose par soi-même», indique-t-il. La mise à l’eau du Solar 34 est prévue autour du mois de juin, pour un départ prévu le 28 octobre. Une date qui n’a pas été choisie au hasard. « C’est le jour de mon anniversaire, confie-t-il. Et puis, ça correspond à la période favorable pour partir pour un tour du monde l’envers ». Le périple de 30.000 milles contre vents et courants dominants devrait durer entre 220 et 250 jours. Pour l’heure, le skipper n’a pas encore choisi son port de départ et d’arrivée. « Je suis en train de prospecter côté Atlantique. On verra bien en fonction des conditions d’accueil dans les ports. Mais si je ne trouve rien, je partirai de Quiberon, d’où je suis originaire », avance-t-il.
Un budget de 150.000€ à boucler
Si pour le moment, Jacques Riguidel construit le bateau sur ses fonds propres, il cherche une flottille de partenaires et sponsors qui lui permettront de boucler son budget de 150.000€. « Pour l’instant, je n’ai que des partenaires techniques. Je cherche des partenaires en échange de visibilité sur le bateau et sur le site Internet. Mon budget n’a rien à voir avec ceux des bateaux de course. Mais c’est un challenge que je me suis donné : arriver à faire de grandes choses avec un budget raisonnable ».