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Le parc des bateaux de plaisance français vieillit et la question de leur fin de vie se pose avec de plus en plus d’acuité. Actuellement, leur déconstruction reste à la charge des propriétaires.
Selon l’association pour la plaisance éco-responsable (Aper), créée par la Fédération des Industries Nautiques, 200 bateaux ont été déconstruits en 2012 dont plus de la moitié étaient des voiliers. Les autres, qui se comptent par milliers, sont abandonnés et pourrissent au fond d’un jardin, sur une vasière ou sur un terre-plein, occupant sans payer une place qui devrait être dévolue à un autre bateau.
La moyenne d’âge des bateaux français est en effet de 25 ans. Qu’ils soient en bois ou en polyester, la déconstruction des plus vieux est inéluctable. Mais elle coûte en moyenne 1200 euros, transport compris : de 500 euros pour les petites unités jusqu’à 3 000 euros pour les plus grandes.
Conscience écologique
Pour financer la déconstruction des bateaux, il a été un moment question de créer une écotaxe. Mais l’Aper préfère miser sur le sens des responsabilités des propriétaires. Une cinquantaine de sites de déconstruction agréés pour la protection de l’environnement font partie de son réseau. « A la demande des propriétaires, nous contactons les sociétés et négocions les devis », explique Benoît Ribeil, chargé de mission au sein de l'association. Et pour que le propriétaire ne soit pas le seul à payer, d’autres pistes sont explorées. Par exemple, un partage des frais entre les propriétaires successifs d’un même bateau. De même, dans le projet de loi destiné à régler le sort des navires de marine marchande abandonnés, l’Aper souhaite faire insérer une disposition sur les bateaux de plaisance. Mais dans tous les cas, les propriétaires devront mettre la main au portefeuille. C’est le prix à payer pour avoir la conscience écologique tranquille.