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Les belles conditions météo ont attiré beaucoup de monde sur l’eau cet été. Mais trop d’accidents sont encore à déplorer malgré les efforts entrepris pour améliorer la sécurité en mer.
L’amiral Jean-Pierre Labonne, n’en démord pas. Pour le préfet maritime de l’Atlantique, responsable de la zone comprise entre Saint-Malo et Hendaye, seule la prévention permettra de diminuer les accidents en mer. 20 décès sont à déplorer sur la façade atlantique cet été, « un chiffre toujours trop lourd, mais qui s’est stabilisé par rapport à 2012 », a-t-il expliqué lors du bilan de la campagne de sécurité des loisirs nautiques. La preuve que les messages de prévention commencent à passer. L’amiral Labonne s’efforce ainsi de populariser la formule « M4 V2 » qui résume les conditions à respecter par tout usager de la mer : M4, c’est la météo, la marée, le matériel à bord, et moi-même ; V2, c’est le port du vêtement à flottabilité intégrée et l’usage de la VHF, le meilleur moyen de communication pour atteindre le Cross qui organise les secours. Cet été, près de 1.500 opérations de sauvetage ont ainsi eu lieu, dont plus de la moitié assurées par les bénévoles de la SNSM. Afin d'améliorer la sécurité en mer, l'organisme "organise des journées de prévention sous la houlette de Catherine Chabaud, explique l’amiral Xavier de la Gorce, le nouveau président de la SNSM. Nos sauveteurs effectuent des démarches de courtoisie dans les ports et incitent les plaisanciers à s’équiper. Nous avons également fait campagne pour le port du gilet de sauvetage."
Ainsi, le message de prévention commence à porter ses fruits : « De plus en plus de plaisanciers portent leur gilet à bord. Il faut maintenant qu’ils apprennent à le garder sur eux quand ils utilisent leur annexe, potentiellement plus à risque que leur bateau. Nous avons également un effort d’information à intensifier en direction des adeptes du kayak qui pratiquent leur loisir en solitaire et se retrouvent parfois en difficulté loin des côtes », explique Charles-André Massa, responsable du Cross Corsen. Mais la peur du gendarme concourt aussi à l’amélioration de la sécurité en mer. Ainsi, plus de 1.600 opérations de contrôle de bateaux ont été effectuées dans la zone atlantique. Elles ont permis de constater 630 infractions, soit dans un cas sur trois. Dans leur majorité, elles portent sur le matériel de sécurité à bord, insuffisant ou périmé. Des contraventions ont également été dressées pour des excès de vitesse dans la bande côtière des 300 mètres, très souvent causés par des jet-skis, et, dans les cas les plus graves, des poursuites pénales ont été engagées.
Une hécatombe en Méditerranée
Dans la zone de la Manche et de la mer du Nord, 8 décès ont été enregistrés avec une forte augmentation des opérations d’assistance et de sauvetage : 398 contre 292, l’été précédent. Et si les usagers de la mer sont davantage sensibilisés, la préfecture maritime déplore « une persistance des comportements imprudents : méconnaissance des phénomènes de marées, absence de prise en compte des prévisions météorologiques, absence d’équipements de sécurité »… Mais c’est en Méditerranée qu’a eu lieu une véritable hécatombe avec 41 morts, soit 10 de plus que l’été précédent. 70 accidents de baignade mortels viennent s’y ajouter. Résultat, le nombre d’opérations de sauvetage a augmenté de 8 %. Un record, selon la préfecture maritime de la Méditerranée, dû à des conditions météorologiques inhabituelles, avec notamment, un fort vent d’Est dans l’Hérault et des coups de vent en Corse en plein mois d’août, entraînant des pics dans les opérations de sauvetage. Comme sur les autres côtes, les stations SNSM restent les premiers partenaires des Cross en effectuant plus de la moitié des opérations d’assistance et de sauvetage.