
Riches d’une longue tradition maritime, les pays du Golfe misent sur le nautisme pour développer le tourisme dans la région, à l’instar du sultanat d’Oman, précurseur en la matière, et d’Abu Dhabi.
Les pays du Golfe ont fait de la voile l’un des axes majeurs de leur développement touristique. C’est notamment le cas du sultanat d’Oman et d’Abu Dhabi, très engagés sur la scène vélique internationale, mais également, dans une moindre mesure, du Qatar, de Dubaï ou encore de Bahreïn, qui accueillent chaque année des manifestations nautiques d’envergure internationale. Une course inspirée de notre Tour de France à la Voile, l'EFG Sailing Arabia, s'y est ainsi installée. La quatrième édition a eu lieu en février dernier.
Outre l’aspect purement sportif, cette course constitue une belle vitrine pour le golfe Persique en matière d’infrastructures et d’accueil, tout en mettant en lumière les conditions idéales de navigation pendant l’hiver continental. Un atout non négligeable pour les entraînements des navigateurs. « En trois ans, l’événement a fait du Moyen Orient une destination exceptionnelle pour la course au large internationale, une destination qui propose des conditions de navigation inégalables et qui offre la possibilité de découvrir un mix fascinant de traditions ancestrales et de sophistication moderne, tout en formant des marins locaux, en s’appuyant sur des siècles d’héritage maritime », souligne David Graham, PDG d’Oman Sail, organisateur de la course. Pour HH Sheikh Khalid bin Zayed bin Sagr Al Nayan, président de la fédération de voile et d’aviron des Émirats Arabes Unis, l'un des pays hôtes. « Un tel événement permet de placer Abu Dhabi sur l’échiquier sportif international et contribue à faire rayonner le pays à travers le monde », précise-t-il.
Le nautisme en plein développement au Qatar
Tout n'est pourtant pas rose pour ces jeunes nations du nautisme. Ainsi, l’Oryx Quest, organisé par la navigatrice britannique Tracy Edwards et financé par Qatar Sport International (QSI), n'a compté que quatre bateaux au départ, en février 2005, et deux à l’arrivée. Cette course gagnée par Brian Thompson est bien loin d’avoir eu le succès escompté. L’échec de la course et des problèmes de primes ont conduit à l’annulation de la construction d’un catamaran de 40 mètres destiné à remplacer Doha 2006, et finalement à l'arrêt du Quest Tour. Cependant, cet échec n'a pas découragé le Qatar de poursuivre le développement du nautisme. Le pays n'a pas armé de nouveau bateau et n'a plus accueilli de grande course vélique mais il accueille ou organise des régates ainsi que des courses locales. L'émirat est également l'hôte de compétitions de motonautisme, dont les Qataris sont férus. Enfin, le Qatar fait la part belle à la plongée ainsi qu’à la pêche aux huîtres perlières, que l’on trouve encore en abondance dans ses eaux. De beaux atouts touristiques. Il est également possible d’y pratiquer le jet-ski, la voile, le kayak de mer ou encore le ski nautique.
Abu Dhabi, la Volvo Ocean Race en fer de lance
De son côté, Abu Dhabi a misé sur la Volvo Ocean Race pour promouvoir sa destination auprès des amoureux de la voile et du grand public. L’émirat, qui a accueilli une étape de la course et qui a engagé un bateau, Abu Dhabi Ocean Racing en 2012, a décidé de renouveler l’expérience cette année sous l’impulsion de l’Abu Dhabi Tourism & Culture Authority (TCA Abu Dhabi), en accueillant la troisième étape de la course autour du monde en équipage en décembre prochain. « Notre engagement dans la Volvo Ocean Race a fait rêver nos citoyens qui entretiennent un lien fort avec la mer, déclarait ainsi le président de l'organisation touristique, Sheikh Sultan Bin Tahnoon Al Nahyan, au moment de l’annonce de la deuxième participation de l’émirat à la course. En 2012, plus de 120.000 visiteurs ont participé aux manifestations organisées sur le village de la course. « Nous voulons poursuivre dans cette voie et offrir aux visiteurs et aux locaux une expérience unique, dont ils se souviendront longtemps après le départ de la flotte », précise-t-il. Si la course a permis de communiquer sur la destination et les conditions de navigations offertes par les eaux du golfe Persique, la Volvo Ocean Race a également permis à Abu Dhabi de développer son activité nautique et de poursuivre le développement de ses infrastructures. De nombreux clubs de voile, des sociétés de charters et de nouvelles marinas ont vu le jour au cours des 12 derniers mois, et ce n’est qu’un début. Selon TCA Abu Dhabi, participer à cette course permettra de booster la légitimité de l’émirat en tant que destination nautique de qualité. « Cette seconde campagne va permettre de développer encore plus la voile à Abu Dhabi, elle nous offrira une plateforme globale qui nous permettra de promouvoir notre héritage maritime », ajoutait-il. D’ici 2030, le gouvernement espère construire 45 marinas qui s’ajouteront aux six déjà existantes, afin d’accueillir 10.000 yachts de luxe.