
Des archéologues américains assurent avoir retrouvé en bon état, au nord des côtes haïtiennes, l’épave de la Santa Maria, la caravelle à bord de laquelle Christophe Colomb a découvert l’Amérique. Mais ils craignent les pillards. L’Unesco a répondu à leur appel ce lundi.
Les archéologues avaient appelé à l’aide le mois dernier. "La situation est urgente. Le bateau doit être renfloué le plus vite possible, car personne ne le surveille", s’était inquiété le chef de l’expédition, Barry Clifford, lors d'une conférence de presse à New York. Il se disait prêt à se rendre sur place dès la semaine suivante pour entamer lui-même le renflouement de l’épave. Le 12 juin, la ministre haïtienne de la Culture, Monique Rocourt, s’était à son tour mobilisée pour demander à l’Unesco l’envoi d’une mission d’experts sur le site. L'institution internationale a finalement annoncé ce lundi qu’elle allait apporter son assistance technique pour la sauvegarde de l’épave. Elle veut envoyer une mission pour « évaluer l'état du patrimoine immergé au large de la ville de Cap-Haïtien ».
Quels indices pour attribuer l’épave à Christophe Colomb ?
Les archéologues, qui cherchaient l’épave sur les côtes haïtiennes depuis 11 ans, depuis la découverte d’un fortin construit par l’équipage de la Santa Maria, assurent n’avoir que peu de doutes. Ils se basent sur les carnets de bord de l’explorateur qu’ils ont décortiqués.
La caravelle attribuée à Christophe Colomb se trouve dans la zone où l’explorateur a fait naufrage il y a plus de 500 ans. La flotille de Christophe Colomb, qui cherchait une nouvelle route vers l'Inde, comptait trois caravelles: Santa Maria, Pinta, Nina. Elle était partie le 3 août 1492, pour le compte de l'Espagne, et La Santa Maria avait fait naufrage le jour de Noël de la même année, au large des côtes haïtiennes. La Santa Maria mesurait 25 mètres de long pour 8 mètres de large, et pesait 102 tonnes. Elle avait un grand mât de 23 mètres. Son équipage se composait d'une quarantaine de marins. Une gravure ancienne la montre en train de sombrer par une mer déchaînée avec ses marins tentant de se sauver à bord d'une chaloupe. De fait, l’épave repose bien au large des côtes haïtiennes et seulement à une profondeur estimée entre trois et cinq mètres de profondeur. Un canon du XVe siècle aperçu en 2003 accrédite aussi la thèse selon laquelle il s'agit bien de la Santa Maria. Si cette identification se confirmait, il s'agirait de l'une des plus importantes découvertes archéologiques sous-marines.