
Plus de 70 grands voiliers-écoles vont participer cet été à la Tall Ships Race, une course internationale rassemblant plus de 6 000 jeunes de moins de 25 ans qui font leur apprentissage de la mer.
C’est l’un des plus grands événements internationaux dans le domaine de la voile. Des mastodontes comme le Mir, trois-mâts carré russe de 110 mètres, y côtoient des sloops comme le voilier belge Tomidi, ancien coureur de la Whitbread. Des voiliers-école appartenant à de prestigieuses Académies de marine régatent avec des monocoques de propriétaires privés. Leur point commun ? Un engagement dans l’apprentissage de la mer, les équipages devant être composés pour moitié de jeunes de moins de 25 ans.
La Tall Ships race est née en Angleterre dans les années cinquante sous la houlette de deux parrains majestueux : le Comte Mounbatten et le Duc d’Edimbourg. En 1972, elle prend le nom de Cutty Sark. Depuis 2002, elle dépend d’une structure associative, Sail Training International, regroupant 26 pays. Cette année, elle se déroule de la mi-juillet à la mi-août entre la Hollande, le Danemark, la Suède et la Norvège. Étudiant en première année de communication audiovisuelle à Lille, Benoît, 20 ans, va embarquer sur Hosanna, le Centurion 47 de l’École navale. « J’ai de lointains souvenirs de planche à voile, explique-t-il. Je n’ai jamais navigué sur un grand voilier mais je rêve d’y trouver une inspiration, un sens pour mon avenir. »
Une vraie complicité entre les équipages
À la barre d’Hosanna, Patrice L’Hour, enseignant à l’École navale. C’est sa dixième participation à la Tall Ships Race. Il garde en tête des dizaines d’escales où « les amitiés se nouent entre les équipages et se perpétuent ». Mais ses plus beaux souvenirs datent de la Tall Ships Race 2009. La Belle Poule et L’Étoile, les goélettes sisterships de la Marine nationale, entamaient pour la première fois de leur histoire une traversée de l’Atlantique. Un périple qui les a conduit jusqu’aux Bermudes, puis sur la côte Est des États-Unis et du Canada avant de retraverser pour Belfast. Tous ceux qui y participèrent se souviennent encore de l’image des goélettes, toutes voiles dehors sous la statue de la Liberté. Ou encore de la venue à bord de La Belle Poule de Jacqueline Tabarly, se mêlant en toute simplicité à l’équipage entre New York et Boston.
Peu de voiliers français
Si les voiliers de la Marine nationale reviennent régulièrement sur la Tall Ships Race, elles font partie des rares bateaux français à participer au rassemblement. Cette année, seuls Hosanna et La Belle Poule y sont inscrits. La course suscite bien plus d’enthousiasme chez les Danois, Norvégiens, Allemands, Italiens, Russes, Hollandais, Polonais, Anglais et même Belges. De temps à autre, La Recouvrance ou Le Belem y font une apparition mais pas les Pen Duick qui privilégient d’autres manifestations. « Alors que nous avons un patrimoine maritime exceptionnel, nous sommes présents sur la course avec peu de moyens », se désole Michel Balique, président de l’association des Amis des Grands Voiliers, représentant la Tall Ships Race en France. « Face à des voiliers-école emblématiques, applaudis par la foule à chaque escale, comme le Mir, le Cisne Branco, l’Amerigo Vespucci, le Kruzenshtern ou l’Europa, nous regrettons de ne pas avoir une grande unité représentant la France », conclut-il.