
Après le Tagliamento, la Tara et le Danube, l’équipe de « Sur les rivières d’Europe », expédition en canoë en autonomie sur cinq des rivières les plus sauvages d’Europe, s’apprête à naviguer sur la Biebrza en Pologne. Le départ est prévu pour ce vendredi.
L’équipe de « Sur les rivières d’Europe » menée par Aurélien Rateau, vient à peine de terminer sa navigation de 150 kilomètres sur les bras, les étangs et canaux du delta du Danube entre le village de Murighiol et la Mer Noire. Et pourtant, elle repart déjà à la découverte d’un autre fleuve, la Biebrza. Pour comprendre la finalité de cette expédition, revenons tout d’abord à ses origines. « J’ai une formation en environnement et en communication, nous explique Aurélien Rateau. Après avoir travaillé pendant plus de dix ans sur des projets d’infrastructures routières, j’ai décidé de changer de vie, de laisser tomber mon boulot et passer mon brevet de moniteur de canoë kayak. Nous avons monté une association, Destination Rivières, dont la finalité est de montrer qu’il y a des rivières fantastiques en Europe et que l’on n’a pas besoin de partir à l’autre bout du monde pour voir de beaux paysages ». À travers ce projet, cet amoureux des cours d'eau douce espère également inciter le grand public à découvrir l’itinérance sur rivières en canoë et à préserver cet environnement somptueux mais fragile. « Si l’on veut préserver ces espaces magnifiques, il faut que les gens se les approprient d’une manière ou d’une autre. On veut leur faire prendre conscience de cela en les faisant naviguer dessus », poursuit-il. C’est ainsi qu’Aurélien Rateau a décidé de parcourir les rivières d’Europe, accompagné d’un noyau dur composé de Carole Duval et de Jessie Gabbard, deux photographes naturalistes. « Sur chaque expédition, nous sommes rejoints par un vidéaste et par six autres personnes. Notre objectif est de produire un 52’ sur ces cinq rivières. Cela nous permet également d’alimenter notre page Facebook et notre site Internet, sur lequel nous présentons les particularités de chaque rivière sur laquelle nous naviguons. Nous essayons aussi de produire des petites vidéos pour donner des conseils de navigation », ajoute-t-il.
Une expédition, cinq rivières européennes
Labellisé « Expé Terre Sauvage », soutenu par l’association « Rivières Sauvages » et lauréat d’une bourse aventure Labalette en 2014, le projet comprend l’exploration de cinq grandes rivières européennes : le Tagliamento, la Tara, le Danube, la Biebrza et la Karasjokka. « Nous avons déjà exploré trois rivières et nous attaquons la Biebrza ce vendredi. Nous avons sélectionné des rivières ayant un caractère très naturel mais surtout qui nous permettent d’illustrer des périodes de l’histoire de l’Europe. C’est notre fil conducteur d’une rivière à l’autre, avance Aurélien Rateau. Par exemple, la Tara a permis de s’intéresser à la géologie, alors que le Danube a servi de support pour évoquer l’évolution animale. « En Norvège, nous serons au Nord du cercle polaire. Cela nous permettra de parler de ce qu’étaient les rivières d’Europe au moment où l’Homme s’est sédentarisé », précise-t-il. Sur le Danube, l’équipe, qui a participé à une pêche scientifique d’esturgeons, a également pu observer de nombreuses espaces rares telles que la pygargue à queue blanche, la cistude d’Europe ou encore la loutre. « Cette traversée nous a fait nous rendre compte du caractère unique du delta du Danube pour la biodiversité européenne. Beaucoup d’espèces, en danger ailleurs en Europe, sont encore ici. Il faut absolument les préserver. »
Pour mener à bien l’exploration des cinq rivières, Aurélien Rateau a décidé d’avoir recours au financement participatif pour réunir les fonds nécessaires pour partir en Norvège. « Nous avons bénéficié d’une bourse et financé le reste grâce à nos partenaires. Nous allons lancer un appel de fond sur Kisskissbankbank pour notre voyage en Laponie », indique-t-il. L’équipe cherche également des partenaires pour réaliser d’autres films sur les plus belles rivières d’Europe. « Nous souhaitons également développer des programmes pour que les gens aient la chance de venir naviguer avec nous dans ces environnements exceptionnels et de découvrir la géologie, la faune et la flore de nos rivières. C’est important de comprendre ce qui nous entoure pour mieux le protéger ».
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