
Avec le début des congés d'été, les sauveteurs se mobilisent pour que l’été 2014 soit moins meurtrier que 2013. Zoom sur les risques spécifiques de la Manche avec les responsables du sauvetage en mer des Cross Jobourg et Gris-Nez.
Avec les congés d’été, les sauveteurs sont mobilisés partout en France pour prévenir les vacanciers des dangers des bords de mer. Sur la Manche, les très fréquents accidents survenus sur l'estran révèlent une méconnaissance des phénomènes météorologiques et des conditions exceptionnelles de marnage (mouvements de marée) chez les estivants. Au total, du 1er juin au 31 août, l’été dernier, les services de sauvetage coordonnés par les Cross Jobourg et Gris-Nez ont organisé 398 opérations d’assistance et de sauvetage ce qui constitue une nette augmentation par rapport à 212 (292 opérations). Et huit décès sont à déplorer donc cinq directement liés aux loisirs nautiques.
Les principaux dangers
Les opérations liées au kitesurf sont en diminution avec 12 sauvetages l’an passé contre 19 en 2012 mais ce nouveau support reste bien considéré comme un sport à risque par les sauveteurs. Ceux-ci se méfient également des sports de glisse motorisés qui occasionnent rapidement de sérieuses blessures. Mais le principal danger est le plus classique : la marée. On déplore deux décès liés à l’isolement par la marée l’an passé : le premier à Quinéville dans la Manche et le second à Luc-sur-mer dans le Calvados. 39 personnes ont été sauvées de la montée des eaux avec parfois de l’eau déjà au niveau de la taille. Sachant que ce chiffre n’inclut pas les dizaines de personnes alertées du danger imminent par les hélicoptères qui patrouillent préventivement au moment des grandes marées. Le défi est de taille sachant que la France connaît les plus grandes marées d’Europe en France, dans la baie du Mont Saint-Michel. Ce jeudi, 15 personnes ont ainsi été secourues par les sapeurs-pompiers en baie du Mont Saint-Michel après avoir été isolées par la marée.
Comment se protéger ?
Les vêtements à flottabilité intégrée ne sont pas obligatoires dans le cadre des loisirs nautiques mais les coordinateurs du sauvetage en mer le recommandent fortement pour les plaisanciers. Ils rappellent qu'un gilet auto gonflant est accessible dans le commerce à partir de 70 euros.
Les sauveteurs rappellent également aux plaisanciers, mais aussi aux adeptes du kitesurf, planche à voile ou stand up paddle, qu'il est important de d'équiper d'un dispositif lumineux pour la signalisation nocturne. Un bâton lumineux coûte 5 euros. Par ailleurs, les CROSS demande aux pratiquants de les prévenir en cas de perte de voile pour éviter la mobilisation de moyens importants, souvent par hélicoptère, pour des recherches inutiles.
Enfin, devant la place de plus en plus importante du téléphone portable à bord, les sauveteurs rappellent également que la VHF, donc la radio, est le meilleur moyen d'appel de détresse en mer. Un moyen de communication disponible dans les commerces pour moins de 100 euros et plus fiable que le téléphone portable qui est vite hors de portée des réseaux ou en panne de batterie. Si le téléphone est le seul moyen disponible à bord, le numéro d'urgence est le 112.