
Le Costa Concordia est sous haute surveillance pour son dernier voyage jusqu’au chantier de démantèlement. Les organisateurs sont particulièrement attentifs à la météo avec un risque d’orages ce jeudi, à hauteur de la Corse.
Le remorquage du Costa Concordia, entamé ce mercredi matin, n’est pas une mince affaire. Le paquebot est resté échoué pendant plus de deux ans et demi devant le Giglio après son naufrage qui avait fait 32 morts. Il est maintenant l’objet d’une opération inédite du fait de sa taille. Ce géant est deux fois plus grand que le Titanic : 290 mètres de long et 57 mètres de haut pour 44.612 tonnes. Pour son dernier voyage, qui devrait durer au moins quatre jours, il est encadré par un convoi de 8 navires de surveillance et tracté par deux remorqueurs. Les 280 kilomètres à parcourir se feront donc à vitesse d’escargot : pas plus de deux nœuds donc moins de 4 km/h. Et de nombreux facteurs risquent de compliquer encore l’opération, notamment les conditions météorologiques. Comme pour un record de vitesse sur l’océan, les responsables du voyage ont choisi leur fenêtre météo : il faut peu de vent, une mer calme et sans houle, mais aussi pas de risque d’orage pendant au moins quatre jours et nuits, de façon à ce que la très fragile épave bouge le moins possible. Le risque de pollution est grand pour l’ancien géant des mers équipé de barrages anti-pétrole et appareils à infra-rouge pour détecter toute fuite. « On pourrait penser que ces conditions sont faciles à remplir au cœur de l’été en Méditerranée, commente Régis Crépet, prévisionniste pour Météo Consult. Or, cette année, ce n’était pas gagné en raison d’une météo instable, partagée entre coups de vent et violents orages. » Le risque d’orage ne peut ainsi pas être écarté. Des orages estivaux éclateront jeudi, sur la côte italienne et la Corse, mais ils devraient être localisés sur les terres. Ils pourront toutefois occasionner quelques brèves rafales de vent donc il conviendra d’être très vigilant lorsque le Costa Concordia passera au plus près de l’île de Beauté ce jeudi soir, à quelques 25 km au large de Bastia, sous un ciel orageux.
Pour le reste de la fenêtre météo, les vents resteront faibles car la zone est protégée par la Corse, dont la montagne fait obstacle aux vents d’ouest. D’autre part, la configuration météorologique est celle d’un marais barométrique, c’est-à-dire une situation assez molle où la faible différence de pression d’un point à un autre est favorable aux vents faibles, avec des brises au plus près de la côte. En l’occurrence, la mer reste belle à peu agitée avec de petites vagues de 25 centimètres, notamment au niveau de l’île italienne de Capraia. « En naviguant dans le golfe de Gênes, zone de haute mer, le clapot restera aussi faible, donc il n’y a pas d’inquiétude de ce côté –là, explique-t-il. En revanche, il faudra que le Costa Concordia soit arrivé à bon port au maximum dans la nuit de dimanche à lundi car on attend pour lundi prochain la levée d’un fort vent d’ouest qui provoquera de la houle dans le golfe de Gênes, particulièrement exposé. » Pour l’instant, les organisateurs tablent sur une arrivée samedi soir voire dimanche. L’opération du sauvetage du paquebot a un coût total de 1,5 milliard d’euros.
LIRE AUSSI:
Le Costa Concordia attendu samedi à Gênes
Un drone livre des images inédites du Costa Concordia