
Le Fortuna, le yacht dont Juan Carlos d'Espagne avait dû se défaire en mai 2013 en pleine crise économique, va être vendu pour 2,2 millions d'euros.
Ce luxueux yacht de 41.5 mètres de long est un condensé de luxe et de technologie. En 2000, il a remporté la palme du yacht le plus rapide en battant de près de deux nœuds le précédent record : sa pointe de vitesse a été établie à 68 nœuds soit près de 126 km/h. Une performance exceptionnelle qui ne pouvait que séduire le souverain espagnol, connu pour son goût pour la vitesse. Et cela réjouissait les entrepreneurs des Baléares. En effet ces chefs d’entreprise, réunis au sein de la Fundatur, fondation pour le tourisme et la culture des îles Baléares, le lui avaient offert pour mettre en avant leur archipel. Avec ce couteux présent, ils s’assuraient que le souverain passerait ses vacances aux Baléares ce qui permettait de promouvoir ce lieu haut touristique.
Une vente sous pression
Mais le souverain vieillissant a rapidement délaissé son embarcation. Sa dernière navigation date de l’été 2012. En mai 2013, Juan Carlos a donc décidé de se séparer de son bateau, dont les dépenses d’entretien n'étaient plus compatibles avec l'austérité imposée au pays par la crise. Le simple remplissage de son réservoir coûterait 20.000 euros. Une décision également liée à la popularité en chute libre de Juan Carlos, confronté au scandale de corruption lié à sa fille, l'infante Cristina. Les Espagnols reprochaient également au monarque, qui a abdiqué le 18 juin au profit de son fils Felipe, de s'être rendu en 2012 au Botswana pour un safari alors que le pays, en pleine récession, était soumis à une sévère cure d'austérité. La Maison royale avait donc affirmé avoir demandé aux services du Patrimoine national de procéder à la cession du bateau, rebaptisé "Foners". Mais la Fundatur ne l’entendait pas de cette oreille. "La décision d'offrir le yacht avait été prise 'pour que Sa Majesté le roi et la Famille royale en fassent usage'", avait écrit la fondation dans une lettre. Le roi ayant renoncé à utiliser le Fortuna, la direction de la fondation "a décidé, à l'unanimité, de demander la restitution du yacht". Plus d’un an plus tard, c’est donc la Fundatur qui est à l’initiative de la vente d’un montant de 2.2 millions d’euros. "Après avoir analysé les différentes propositions reçues ces six derniers mois, il a été décidé à l'unanimité d'accepter la proposition de Balearia Eurolineas Maritimas", a annoncé Fundatur dans un communiqué. Le prochain armateur du Fortuna est une entreprise de transports, notamment de ferries, installée aux Baléares.