
Troisième épisode de notre série sur les navires mythiques: après le Santa Maria et l'Hermione, voici le dramatiquement célèbre Titanic. Le paquebot, chef d’œuvre technologique du début du XXe siècle, a sombré en 1912 alors qu’il effectuait son premier voyage entre Southampton et New York.
L’idée de la construction du Titanic germe dans les esprits de J. Bruce Ismay, directeur général de la White Star Line et de James Pirrie, associé senior de la société Harland et Wolff en charge de la construction des navires de compagnie lors d’un dîner londonien en 1907. À l’époque, leur objectif est de contrer la Cunard Line, qui propose également du transport de passagers vers l’Amérique du Nord. Misant sur des « super-liners » plus grands, plus sécurisants et plus luxueux que ceux de son rival plutôt que sur la vitesse, la White Star Line souhaite proposer au départ de Southampton une traversée de six jours et demi jusqu’à New York.
Construit dans les chantiers navals Harland et Wolff à Belfast tout comme l’Olympic et le Gigantic, le Titanic est mis à l’eau le 31 mai 1911 devant des milliers de spectateurs. Cependant, il faudra attendre mars 1912 pour que les aménagements du paquebot soient terminés. Après des essais en mer le 1er avril, le navire arrive à Southampton deux jours plus tard, d’où il appareille le 10 avril pour New York. Avec ses mensurations de rêve (269 m de long pour 28 m de large, N.D.L.R.) et ses 11 ponts dont huit destinés aux passagers, le Titanic a la capacité d’embarquer 3 503 personnes dont 2 603 passagers dont 905 en 1ère classe, 564 en 2e classe et 1 134 en 3e classe. Avec sa coque à double fond et 16 compartiments étanches, des détecteurs de fumée et de chaleur installés dans tous les locaux névralgiques et 16 canots de sauvetage embarqués, le paquebot, surnommé « l’insubmersible », mise sur la sécurité mais également sur le luxe et le confort. Le Titanic propose tous les équipements nécessaires pour un voyage dans le plus grand confort. Les passagers de 1ère classe disposent notamment d’un gymnase, d’un bain truc, d’une piscine, de cafés et de fumoirs, ou encore de salons de lecture et de correspondance.
Un naufrage meurtrier
La nuit du 4 au 5 avril 1912 restera à jamais gravée dans les esprits de milliers de personnes. À 23 h 40, les deux guetteurs aperçoivent une gigantesque masse sombre droit devant le navire. Réalisant qu’il s’agit d’un iceberg, ils lancent l’alerte mais l’impact est inévitable. Très vite, l’eau commence à s’engouffrer dans la coque. À 23 h 58, le commandant ordonne la transmission du signal de détresse. Quelques minutes plus tard, le capitaine ordonne de préparer les canots de sauvetage, de rassembler les passagers et de sortir la liste d’affectation pour chaque canot, juste avant que le paquebot commence à piquer de l’avant. Les femmes et les enfants commencent à embarquer sur les canots de sauvetage. En parallèle, le Carpathia, qui se trouve à 58 milles, se déroute pour porter secours aux passagers. Les canots quittent le navire un à un tandis que le signal de détresse est remplacé par un SOS, le premier de l’histoire de la navigation. À 02 h 15, cinq minutes après le dernier message radio, le navire commence à se briser en deux. Deux minutes plus tard, la poupe s’élève dans le ciel étoilé, provoquant la chute de tous les objets à l’intérieur du navire. À 02 h 20, la partie arrière du paquebot se dresse verticalement vers le ciel avant de se remplir d’eau et de couler à son tour. C’est l’heure officielle du naufrage du Titanic par 41.46 Nord et 50.14 Ouest. Le « super-liner » disparaît de la surface de l’océan, emportant avec lui 1 592 personnes.
Cherbourg célèbre l’escale du Titanic dans sa rade
La Cité de la Mer de Cherbourg a inauguré en 2012 à l’occasion du 100e anniversaire de l’escale du Titanic dans sa rade un nouvel espace, « Titanic, retour à Cherbourg », qui invite les visiteurs à embarquer à la découverte du mythique paquebot. 15 grands musées et institutions du monde entier ont collaboré au projet. De l’histoire de l’émigration européenne vers le nouveau monde à celle du Titanic en lui-même, l’exposition emmène les visiteurs à la découverte du paquebot et leur permet de vivre la traversée à travers des témoignages de passagers ou de membres d’équipage. Moderne et interactif, il propose une expérience inédite agrémentée de films, de photos, de témoignages mais également de décors reconstitués de certaines pièces maîtresses du navire. L’occasion également d’en apprendre davantage sur l’enquête qui a suivi le naufrage.