
La réplique de L’Hermione, la frégate sur laquelle La Fayette rallia les insurgés américains à la fin du XVIIIe siècle, est enfin prête. Elle effectuera sa première sortie en mer dimanche depuis Rochefort, en Charente-Maritime, après un titanesque chantier de 17 ans.
Le défi lancé en 1997 par quelques passionnés est spectaculaire. Pendant 17 ans, la construction de L’Hermione - 65 mètres de long et 47 mètres de haut - a fait revivre l’arsenal, où ont défilé des artisans formés aux techniques d’antan. Ces spécialistes sont venus de France mais aussi de Grande-Bretagne, d’Allemagne, d’Espagne et de Suède. Ce chantier fut également salué par un public enthousiaste : le 18 juillet dernier, la barre des 4 millions de visiteurs a été franchie et les recettes issues des visites représente plus de 60% des ressources de l’association pilote du projet (le budget total est de 25 millions d'euros). Le public est de nouveau attendu en nombre ce week-end pour les manœuvres d’extraction de la cale de construction samedi, avant un premier appareillage en direction du port de commerce, et la descente de la Charente au moteur dimanche après-midi. Pour cette première navigation, "l'Hermione", parée de ses gréements, mais sans la totalité de ses voiles ni de sa mâture, en partie démontée pour passer sous le viaduc de la Charente, sera précédée d'une parade nautique et saluée par une chaîne humaine postée sur les rives de l'estuaire. En juillet 2012, 65.000 personnes avaient déjà assisté à la mise à flots de la coque sur le fleuve.
A bord, on retrouvera un capitaine expérimenté, Yann Cariou, ex-officier de marine de 57 ans et ancien commandant un voilier Belem, 18 équipiers professionnels et 54 volontaires. L’équipage vit à bord depuis le 1er septembre. Une fois la mâture remontée à l’île d’Aix, la frégate s’élancera pour plusieurs semaines d’entraînement en mer le long de la côte atlantique, avec une première escale ouverte au public, du 9 au 13 octobre, à Bordeaux. Avant le retour mi-novembre à son port d'attache pour les derniers réglages et, enfin, le départ historique sur les traces de La Fayette : la traversée de l’Atlantique. En 1780, il avait fallu 38 jours au jeune marquis de 23 ans pour traverser l’Atlantique et annoncer aux insurgés américains le soutien de la France contre les troupes de la Couronne britannique.