
Grand vainqueur dans la catégorie « Époque » en Italie sur les Vele d’Epoca a Imperia, Olympian s’est illustré dès sa première compétition en Méditerranée. Il fera sa première apparition à la fin de la semaine, aux Voiles de Saint-Tropez (du 27 septembre au 5 octobre).
Rien ne prédestinait Olympian à venir régater un jour en Méditerranée. Construit sur les grands lacs au chantier Mc Clure en 1913, sur des plans du célèbre architecte américain William Gardner - à qui l’on doit notamment Atlantic qui a longtemps détenu le record de la traversée de l’Atlantique avec Charlie Barr - ce « P » Class n’avait presque jamais quitté Chicago en un siècle. Ce n’est qu’en juillet dernier que le bateau a traversé l'Atlantique et tiré ses premiers bords en Méditerranée, sous l’impulsion de Bruno Troublé.
Cette figure de la voile française a retrouvé le bateau centenaire aux alentours de Chicago, dans le Middle West, pour le compte du banquier Philippe Oddo. Bruno Troublé avait déjà trouvé le bateau du frère de ce dernier, Jour de Fête, aux Etats-Unis. « J’ai trouvé Olympian dans un hangar. Son dernier propriétaire l’avait transformé en bateau moderne. Il n’avait pas navigué depuis plusieurs années, raconte Bruno Troublé. J’ai négocié l’achat du bateau nu avant de l’emmener par camion dans le Maine pour le faire restaurer ». Confié à l’un de ses amis, John Anderson, qui redonne aux navires leur splendeur d’antan, Olympian a été remis dans son jus. « Il a retrouvé son gréement aurique. John a refait une bôme, un mât, changé le pont qui était pourri et l’a restauré à l’identique, en retirant tous les éléments modernes », poursuit-il.
Un bel avenir en Méditerranée
Très fin, bas sur l’eau et rapide, Olympian a tout d’un grand régatier. D’ailleurs, dès sa mise à l’eau, le bateau s’est illustré sur les grands lacs, remportant en 1913 et en 1914 la prestigieuse « Chicago to Mackinak Regatta », régate de 300 milles qui est l’une des plus importantes aux États-Unis après l’America’s Cup. Hormis une régate à Newport, Olympian n’avait jamais quitté les grands lacs avant que Bruno Troublé ne le retrouve. « Une fois sa restauration achevée, nous avons emmené le bateau au New York Yacht Club en mai puis à Newport où nous avons navigué pendant trois jours avec Philippe Oddo, indique Bruno Troublé. Le bateau a ensuite été emmené par cargo à Gênes, en Italie, où il est arrivé en juillet avant de partir naviguer à Ajaccio et Bonifacio avec son propriétaire ». Ce n’est qu’à Imperia, sur la cinquième étape du Panerai Classic Yachts Challenge que le bateau centenaire a repris avec brio le chemin de la régate. « C’est un bateau formidable et très rapide, qui nécessite un équipage de huit à dix personnes en régates. À Imperia, il a réussi à battre des bateaux comme Bona Fide ou Chinook qui sont très forts, ajoute-t-il. Jour de Fête et Olympian, qui ne régatent pas dans la même catégorie, ont très souvent joué aux avant-postes à Imperia ». Absent à Cannes aux Régates Royales – Trophée Panerai, Olympian fera sa toute première apparition dans l’Hexagone sur les Voiles de Saint-Tropez, avec Philippe Oddo à son bord. « C’est un vrai bateau de course qui a pour vocation de régater. L’an prochain, il devrait faire quatre ou cinq courses en Méditerranée car Philippe Oddo n’a pas le temps de faire tout le circuit. L’été, le bateau sera basé à Bonifacio », conclut Bruno Troublé.