
Le hameau de Girolata n'est accessible que par la mer ou les chemins de randonnées. Peuplé d'une quinzaine d'âmes à l'année, le village de pêcheurs devient un haut lieu touristique en saison estivale. Il faut dire que l'écrin est superbe.
Isolé sur la rive nord du vaste golfe de Porto, le hameau de Girolata est aussi au centre de l'un des plus beaux joyaux naturels de Corse : son golfe jouxte la réserve de Scandola, qui s'étend vers le nord sur près de 2000 hectares terrestres et marins ; au sud, c'est le cap Cenino, le plus haut cap marin d'Europe, époustouflant, qui plonge brutalement dans la mer et ferme la baie profonde. L'ensemble du site - golfes de Porto et de Girolata, Réserve naturelle de Scandola, et Calanche de Piana toutes proches - est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis le début des années 1980.
Alliance de la terre et de la mer
Puissance des éléments et contraste des couleurs sont saisissants : les ocres et rouges des falaises volcaniques, parfois dantesques, déchiquetées par des siècles d'érosion, les bleus turquoise et indigo de la Méditerranée, les verts sombres ou éclatants du maquis, recouvrant çà et là les pentes et les sommets offerts au soleil et au bleu du ciel.
Qu'on le découvre par la mer ou par la terre, Girolata émerveille ; dès son approche, avec sa tour carrée - davantage fortin - datant du XVIe siècle.
Aux randonneurs, il faudra deux heures de marche au bas mot pour rejoindre le hameau. Le sentier le plus connu est celui qui part du col de la Croix (Bocca Croce), sur la D81 : c'est « le chemin du facteur », en l'occurrence Guy Ceccaldi, qui avalait quasi quotidiennement les 14 km (aller-retour) de piste pour distribuer leur courrier aux habitants de Girolata (il est à la retraite depuis 2006) ! Toujours sur la D81 (entre le col de la Croix et le col de la Palmarella) et toujours en 2 heures (aller) environ, une autre option : le passage par la crête de Stellosa. Beaucoup plus longue (4 heures aller), la randonnée par la crête du Lucciu, au départ du col de la Palmarella. Et pour les très bons marcheurs, le périple depuis Galéria : 7 heures de marche aller ; il faut bien sûr prévoir de dormir une nuit à Girolata.
Mouillage organisé
En approche, les plaisanciers contacteront les agents de la capitainerie et se laisseront guider. Le luxe étant de pouvoir faire escale dans ce petit paradis hors saison estivale (mai-juin est une très bonne période, certes la mer est encore un peu fraîche mais la végétation et les fleurs sont resplendissantes !). C'est la rançon du succès, de l'isolement (relatif), et de la beauté (incontestable) du lieu : Girolata est pris d'assaut en juillet-août. Avec tous les désagréments que cela suppose. Le mouillage est donc organisé depuis 2005 dans la baie, sa gestion est assurée par la commune d'Osani dont dépend le hameau.
Le port est ouvert d'avril à octobre et propose plus de 70 postes sécurisés sur bouées (elles sont retirées l'hiver, laissant le lieu à son naturel). Plus d'informations sur Girolata, dans la rubrique "Ports" du site Nautisme.com et également dans l'édition 2015 du Bloc Marine.
Bienfaits des eaux corses
À vous les multiples plaisirs : le farniente et la baignade bien sûr ; avec palmes, masque et tuba, la rencontre avec les poissons des petits fonds rocheux et des herbiers de posidonie (une belle exploration peut consister à contourner toute la presqu'île du fortin). Le club de plongée associatif Ghjirulatu Immersione, installé depuis trois ans, propose des baptêmes et explorations en bouteille, et du snorkeling ; les sorties dans le golfe s'organisent en bateau semi-rigide 8 places. Ceux qui préfèrent le kayak ou le stand-up paddle pourront aisément en louer pour partir à la découverte de la côte.