
Avec Les Glénans, plus grande école de voile européenne en nombre de stagiaires, la France a participé à la démocratisation de la plaisance dès les lendemains de la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, elle mène la flotte aux côtés du Royaume-Uni.
Des eaux claires de l'archipel des Glénan aux plages de sable fin de Méditerranée, les clubs de voile réfléchissent à des formules accessibles pour accueillir ces apprentis marins. L'occasion également de revenir sur les spécificités de l'apprentissage de la voile à la française.
Portrait robot d'un apprentissage presque septuagénaire
Avec près de 500 clubs labellisés "École française de voile" par la Fédération, environ 260 labellisés "École de sport pour l’initiation des 7-14 ans à la compétition", et environ 214 "Club Compétition pour les plus de 10 ans", la France dispose d’un des deux plus grands réseaux européens. Nous disposons même de la plus grande structure de l’Union européenne avec Les Glénans, une école créée en 1947 sous l’impulsion d’anciens résistants. Plus de 15.000 stagiaires et moniteurs posent chaque année leurs valises sur les îles sauvages, choisies pour leur environnement exceptionnel. Le site historique se trouve à deux pas de Concarneau, dans l'archipel des Glénan, mais on retrouve désormais l'école historique au cœur du golfe du Morbihan, sur l’île d’Arz , et dans l'archipel de Bréhat en Côtes d'Armor. En Méditerranée, les Glénans se sont installés dans la crique du Fazzio, en Corse du sud, et à Marseillan sur l’étang de Thau.
Voile légère ou croisière ? Solo ou équipage ?
Au-delà de cette école historique, la Fédération française de voile fédère aussi les centres UCPA, Macif Voile et les Club Med de métropole. Tous partagent le système d’évaluation par couleurs basé sur la technique, pour développer des compétences de pilotage, de sécurité, pour que le pratiquant se prenne en charge progressivement jusqu’au pré-monitorat, ainsi que le sens marin et écoresponsable. « Nous nous sommes différenciés de nos voisins européens en structurant nos centres d’enseignement à partir du milieu des années 80, rappelle Jean Kerhoas, vice-président de la Fédération française de voile. Notre système d’évaluation est lui-même différent de celui de nos voisins, notamment anglo-saxons, qui privilégient l’évaluation par poste d’équipier, conformément à leur préférence pour la navigation en équipage. C’est un système inspiré du Yacht Master. La France se différencie également au niveau de la jeunesse de ses apprentis marins (exception faite des Glénans qui n'accueillent les stagiaires qu'à partir de 12 ans). « Nous avons mis en place des niveaux « jardins des mers » et « moussaillons » pour les 4/5 ans car nous avons remarqué que les enfants de 7/8 ans avaient des difficultés à appréhender toutes les facettes d’un milieu inconnu lors de leurs premiers cours de voile, explique Jean Kerhoas. Pour les plus jeunes, avant l’initiation à la voile, nous proposons donc une découverte de l’environnement aquatique et maritime. Aussi, à 7/8 ans, ils sont nettement plus à l’aise. »
La fin de l’hégémonie de la voile légère
Côté supports, la Fédération française de voile se démarque en englobant dans un même réseau la voile légère et la croisière. Si les premiers cours des Glénans ont été donnés sur les dundees thoniers, des voiliers plus adaptés à l’apprentissage de la plaisance ont rapidement pris le dessus avec l’arrivée en 1952 du Vaurien, dont le prototype a été élaboré par un groupe de moniteurs, puis l’intégration de la Caravelle et du Corsaire. Aujourd’hui, l’apprentissage en voile légère tout au long des côtes françaises, est bien rodé avec l’Optimist pour l’initiation – « un support avec une remarquable longévité en France », remarque Yann Lenotte - puis la progression en dériveurs, catamarans, la planche à voile. « Nous avons assisté à une uniformisation des supports de voile légère en Europe, explique Jean Kerhoas. Nous sommes plus observés qu’observateurs au niveau international. »
Le responsable technique des Glénans observe également que, contrairement à nos voisins italiens, par exemple, le catamaran occupe désormais une place de choix dans les écoles de voile françaises. « A tel point que les clubs cherchent maintenant à dynamiser le dériveur pour préparer les jeunes à l’olympisme », précise-t-il.
Chaque année, 421.000 stagiaires sont accueillis en France par les centres labellisés par la Fédération française de voile.
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