Une nouvelle génération de radars Simrad et B&G

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Cette nouvelle génération de radars est une réelle avancée technologique avec une installation simplifiée et de nombreuses fonctions. La rédaction fait le point.

Cette nouvelle génération de radars est une réelle avancée technologique avec une installation simplifiée et de nombreuses fonctions. La rédaction fait le point.

Les radars ont été développés en 1938 pour être tout d’abord installés sur les navires de l’Amirauté anglaise. L’arrivée en plaisance a été lente à cause de l’encombrement de l’appareil et d’une utilisation qui ne permettait pas à plusieurs personnes de voir l’écran. Pour qu’il arrive sur nos bateaux, il faut attendre le début des années 80 avec la mise sur le marché des écrans vidéo plein jour. Mais, la grande nouveauté est apparue en 1990 avec les écrans à cristaux liquides monochromes et couleur car ils sont moins énergivores et plus performants que les anciennes générations. On les trouve encore dans les catalogues des accastilleurs, cependant ils ont tendance à céder la place aux nouvelles technologies.

Comprendre : du magnétron au Broadband

On peut comparer le radar à un sondeur qui renvoie un écho à son point de départ après réflexion sur un obstacle (fond, poisson, etc.). Dans le cas du radar, l’onde est générée par une antenne tournante et revient vers cette dernière comme dans le cas du sondeur, après avoir rencontrée un obstacle (bateau, rocher, côte, etc.). Emettre un signal avec une portée importante nécessite beaucoup d’énergie. Pour la minimiser, il n’est pas émis en continu mais par des impulsions courtes inférieures à la microseconde et, pour éviter la dispersion, sous forme d’un faisceau étroit d’environ 4° à 7° dans le plan horizontal et de 25° en vertical. Les angles du faisceau permettent, à une distance donnée, de définir la séparation de deux cibles, par exemple, deux bateaux. A titre indicatif, un angle d’émission de 5° donne une résolution de 150 m à un mille. En clair, deux bateaux proches (moins de 150 m) situés à un mille de notre bateau seront représentés par un seul point sur l’écran radar. Pour émettre et recevoir le signal, tous les modèles de plus de cinq ans sont équipés d’un magnétron. Ce composant électronique, bien que performant sur le plan technique qui a été utilisé pendant plus de 80 ans et qui l’est encore sur certains modèles, a ses limites. En effet, il doit être alimenté en haute tension, avoir un réglage précis, un moniteur spécifique et le magnétron a une durée de vie limitée (en moyenne 10.000 heures). De plus, il consomme de l’énergie (2000 watts pour un petit modèle plaisance), pour la minimiser, l’onde émise est une succession d’impulsions à intervalles réguliers ce qui permet de calculer la distance mais pas la vitesse de déplacement de l’écho et, avant d’être prêt, il demande quelques minutes (2 à 3). Tous ceux qui ont utilisés un radar, connaissent bien cette attente.  A la mise sous tension du radar, un décompte de temps apparait à l’écran avant qu’il ne soit opérationnel. Du fait que l’émission se fasse par impulsion, le signal de retour ne peut être traité pendant celle-ci. Pour pallier ces limites, les toutes dernières générations de radar à large bande (Broadband) sont à compression d’impulsions. Avec cette technologie, l’émission est continue. L’antenne transmet simultanément les données y compris pendant la phase de prises de mesures sans en interrompre la réception. On peut ainsi mesurer la différence entre la fréquence émise et celle de retour (effet Doppler). On peut ainsi obtenir comme sur un standard la distance mais aussi la vitesse de déplacement de l’écho, par exemple, un bateau en mouvement. Sur les anciennes générations de radar, le signal, récupéré au niveau de l’antenne, est traité au niveau du moniteur dédié ce qui nécessite un gros câble entre l’aérien et le moniteur. Sur les nouvelles générations (Broadband), le signal est traité au niveau de l’antenne et est transmis par un simple câble Ethernet au moniteur qui peut être un afficheur multifonction. Le seul inconvénient de cette technologie est qu’elle ne prend pas en compte les signaux émis par les systèmes installés, bien souvent, sur un phare ou une balise (RACON, etc.).

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Ce qu’apporte le Broadband sur le Simrad et les B&G 20 et 20+

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Antenne B&G

Tout d’abord, pas de temps d’attente, dès la mise sous tension, il est opérationnel. L’antenne radar sur un modèle à magnétron tourne à 24 tr/mn, sur ceux à compression d’impulsion c’est 60 tr/mn. Cette vitesse permet d’afficher les cibles pratiquement en temps réel. Ce mode diminue la portée, il n’est effectif que sur 1.5 mille. Il est surtout utile, par exemple, pour suivre le chenal d’entrée d’un port, lorsque l’on traverse des zones à fort trafic (rails) où il y a risque de collision, mais rien ne vous empêche de revenir en mode standard avec la portée maximum. Cette possibilité de détection à courte portée n’était pas effective sur les modèles à magnétron ; en dessous de 1 milles, ils étaient inopérants. Sur l’écran, on peut surveiller simultanément deux portées (mode double portée). Cette fonction est utile, par exemple, pour surveiller les dangers proches du bateau (risque de collision) tout en surveillant le trafic au loin.

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Antenne Simrad

La technologie VelocityTrack (20+) permet de visualiser rapidement les dangers. Elle fournit des informations instantanées sur les cibles qui s’approchent ou s’éloignent de votre bateau. Pour cela, des codes couleur mettent en garde contre les dangers potentiels (l’écho change de couleur s’il y a risque de collision). Les cibles à portée du bateau sont vérifiées automatiquement, cela évite d’avoir comme sur un radar conventionnel à les sélectionner et, le nombre de cibles affichées à l’écran est illimité. La fonction MARPA (Mini Automatic Radar Plotting Aid) permet de suivre jusqu’à 10 cibles.

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B&G velocitytrack

Pour interpréter l’image, un apprentissage s’impose

Il est évident que la technologie Broadband apporte beaucoup pour l’interprétation de l’image et les fonctions offertes par rapport à celle à magnétron. Cependant, il faut être conscient que ce n’est pas une photo mais une image reconstituée qui prend en compte son orientation, sa taille et sa nature. Les objets verticaux renvoient mieux les signaux que les objets inclinés, un petit objet proche peut afficher un écho aussi important qu’un gros lointain, un bateau métallique renvoie un écho plus fort qu’un rocher. Seule la pratique vous permettra de bien interpréter les informations. Si vous connaissez déjà le radar, vous retrouverez sur cette nouvelle génération les fonctions standard telles que : le relèvement d’une cible (EBL), sa distance (VRM), la surveillance d’une zone définie par rapport au bateau, interface, etc.

L’installation, le plus important est l’antenne

On retrouve la même contrainte du positionnement de l’antenne, plus elle est haute plus la portée est importante. Toutefois, l’installation est simplifiée grâce à trois points, elle est légère, le câble de liaison avec le moniteur est peu encombrant et son rayonnement est minimum. Une antenne à magnétron émet un signal puissant qui peut être dangereux pour les personnes situées à proximité et dans le champ du rayon d’émission. La différence de puissance d’émission est importante entre les deux technologies. Quand on a 2000 watts (en impulsion) sur un radar à magnétron, sur un modèle identique en portée Broadband, elle n’est que de 200 mW (en continu) ce qui est moins que celle d’un téléphone portable. Sur un voilier, l’antenne peut être positionnée sur le mât (4 à 6 m), sur un mâtereau voire sur un portique. Sur un bateau moteur, l’emplacement souvent retenu est au-dessus de la timonerie.

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B&G double échelle

Des mises à niveau offrent de nouvelles fonctionnalités

Les produits Simrad et B&G ne sont pas figés. Lorsqu’une nouvelle version de logiciel est développée, vous pouvez en bénéficier. Les toutes dernières mises à jour (janvier 2022), sur les multifonctions sur lesquels on peut interfacer un radar, facilitent la visualisation, le suivi et la surveillance des navires susceptibles de présenter un danger sur la route suivie ; sur la fonction d'alerte de cible dangereuse qui avertit l'opérateur des cibles radar et AIS présentant un danger, celles-ci sont identifiées par de nouveaux symboles et icônes. À l'écran, les cibles radar et AIS en mouvement affichent, avec cette mise à jour, une trace graduée indiquant l'historique de position des navires pour une meilleure compréhension de la situation, etc.

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B&G user mode

Notre avis

Cette nouvelle génération de radars est une réelle avancée technologique. Non seulement l’installation est simplifiée, mais les fonctions offertes en font un équipement de navigation et de sécurité à part entière. Parmi les plus significatives, nous avons retenu la vitesse de déplacement de la cible, l’identification des échos avec des couleurs différentes suivant le risque de danger, l’écran partagé (cible proche et lointaine) et, pour la sécurité des personnes, un rayonnement minimum.

Caractéristiques des différents modèles

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L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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