Essai Lagoon 51 (1ère partie) : évolution en voile majeure

Voiliers
Par François Tregouet

Leader mondial du catamaran, Lagoon n’hésite pas à renouveler ses modèles de plus en plus fréquemment. Mais à l’instar du monde automobile, une même « plateforme » peut être amenée à avoir plusieurs vies. Si le Lagoon 51 hérite du « châssis » du 50, c’est bien un nouveau modèle à part entière que nous avons pu découvrir.

©Photo François TREGOUET - MULTI.media
Leader mondial du catamaran, Lagoon n’hésite pas à renouveler ses modèles de plus en plus fréquemment. Mais à l’instar du monde automobile, une même « plateforme » peut être amenée à avoir plusieurs vies. Si le Lagoon 51 hérite du « châssis » du 50, c’est bien un nouveau modèle à part entière que nous avons pu découvrir.

Sans même être monté à bord, le Lagoon 51 se démarque de tous ses prédécesseurs. Nul n’ayant l’opportunité de faire une deuxième bonne première impression, Lagoon a soigné l’accès à bord de son nouveau-né en remodelant complètement la forme des jupes arrière. Fini les contorsions et les acrobaties pour monter à bord, les jupes s’élargissent au-delà du bordé et viennent tutoyer le ponton. Au port, on entre de plein pied plus qu’on ne monte à bord, et au mouillage on se croise et on se côtoie sans gêne sur ces vastes plateformes. Mais si cette évolution est visible d’entrée, une autre l’est tout autant, avec qui plus est un impact structurel bien plus important. Après une décennie de recul du mât, celui-ci revient sur l’avant du roof. Un bilan honnête du choix fait à l’époque en coopération avec leurs architectes fétiches de VPLP, a fait revenir Lagoon à une disposition plus classique. Repositionner le mât sur une cloison transversale et non plus au milieu du roof permet un important gain de poids (750 Kg), alors que le retour à des génois à recouvrement augmente et rééquilibre le plan de voilure. Améliorer sensiblement les performances sous voiles, abaisser le niveau de vent permettant d’éteindre les moteurs pour naviguer en silence sous voile va dans le sens de l’histoire. L’industrie nautique ne peut en effet échapper à la question de son impact environnemental, ce d’autant plus que le plaisancier est au contact direct de son environnement.

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Remettre la voile au cœur de l’expérience

3020 W de panneaux solaires peuvent être intégrés au roof et sur le bimini. De quoi alimenter toute l’électricité du bord en mer comme au mouillage. En revanche, les deux moteurs Yanmar qui nous permettent de sortir du port, sont encore thermiques. Mais leur puissance standard de 80 CV, qui était jusqu’alors en option dans cette taille, interpelle. Elle reflète la volonté du chantier de proposer des bateaux plus cohérents avec les attentes des propriétaires, et ce dès la configuration de base. En l’absence totale de vent ils permettent de faire route à 8 nœuds, voire d’étendre son autonomie, en réduisant sa vitesse à 6 nœuds sur un seul moteur. Depuis le flybridge, la vue panoramique à 360° permet de veiller sur la côte, les autres bateaux, les nombreux casiers, sans parler d’une inespérée risée. On en profite pour faire le tour d’un pont sur lequel une attention particulière a été portée à la circulation. Depuis les jupes déjà évoquées, on accède en seulement deux marches à l’immense cockpit/nacelle, entièrement de plain-pied. Trois marches plus haut, les passavants sont larges, les hublots flush, et les mains courantes bien présentes autour de l’élégant roof sculpté par le designer Patrick le Quément. Entre les deux étraves volumineuses, le cockpit avant, au même niveau que le trampoline, semble plus accueillant, moins encaissé que les premières tentatives d’aménagement de cette zone. En tous cas, c’est une plateforme rassurante pour hisser les voiles d’avant optionnelles dans la petite brise naissante.

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Simplificateur de vie

Hisser la grand-voile, dérouler le Code Zéro, tout se fait en solitaire, ou presque depuis le poste de barre central du flybridge. Nous sommes alors tout heureux d’aller très rapidement aussi vite que le vent, 8 nœuds, à l’aide du Code Zéro qui fait office de très grand génois léger salvateur. Revenus sous génois, le speedo affiche un flatteur 7 nœuds, même si dans ces conditions très légères, l’angle de remontée au vent n’est pas très serré (55 degrés). Ces premiers milles parcourus à bord du nouveau Lagoon 51 dans une météo estivale, semblent valider l’objectif de proposer un bateau plus réactif et plus amusant sous voiles. Est-ce que les aménagements et la vie à bord connaissent des évolutions aussi immédiatement visibles ? Rendez-vous demain sur Figaro Nautisme pour la deuxième partie de cet essai.

LAGOON 51

Architecte naval : VPLP design

Design extérieur : Patrick le Quément

Longueur hors tout : 15,35 m

Largeur hors tout : 8,10 m

Tirant d'eau : 1,38 m

Tirant d'air : 23,53 m

Déplacement lège (CE) : 19.914 T

Grand-voile : 97 m²

Génois : 53 m²

Code 0 : 101 m²

Capacité réservoir carburant : 2 x 520 L

Motorisation : 2 x 80 CV

Prix : 885 000 € HT

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…