
Parce que la plus belle vitrine d’un salon nautique ce sont ses bateaux, si on commençait notre visite par les plus innovants d’entre eux ? Sur le Port Pierre Canto, et à l’aune du succès initial de 2021, l’expérience de l’Innovation Village est reconduite. Visiter cet espace confirmera la « foil » tendance avec plusieurs unités créées autour de cette technologie qui transforme petit à petit notre façon de naviguer. Ils seront trois à étendre leurs ailes au sein de ce village de l'innovation. Il y aura un voilier, le Birdyfish, qui n’ambitionne pas moins que de démocratiser l’usage du foil. Nous l’avons essayé l’an passé à La Rochelle et il est vrai qu’entre sa coque de 4.70m ultra résistante, son mât alu et ses foils carbone, l’équation économique est plutôt équilibrée. Mais surtout, sur l’eau, le mode d’emploi est facile à trouver et moins de vingt minutes et quelques conseils après avoir quitté la plage, on se grise de voler. Le second est motorisé, mais électrique, pour glisser sur l’eau en silence et sans émission. L’Overboat, présenté par Neocean, est un catamaran que l’on conduit comme un scooter des mers mais sans les nuisances associées et à quelques centimètres au-dessus de l’eau grâce à ses foils, ce qui réduit drastiquement la consommation d’énergie. Concentré de technologie, l’électronique embarquée sur ce vaisseau, semblant sorti tout droit d'un film Star Wars, gère la stabilité du bateau et permet même la conduite autonome. Quant au dernier des trois mousquetaires, c’est le pédalo du troisième millénaire. Le terme « pédalo » vous paraîtra d’ailleurs totalement galvaudé lorsque vous découvrirez ce « JetCycle » fabriqué à 100% en France, véritable concentré d’innovations qui propose des sensations de glisse exceptionnelles alors qu’il n’est propulsé que par la seule force humaine.
Le mariage de l’électricité et de l’eau
Aux côtés du foil, l’électricité est l’autre révolution en marche de la plaisance. Et cela commence dès les annexes avec le français Temo qui après avoir bluffé tout le monde avec son Temo 450, godille électroportative absolument révolutionnaire, dévoile cette année à Cannes le Temo 1000. C'est un moteur électrique de forme plus conventionnelle, comme son nom l'indique, plus puissant que le 450, avec un design soigné, ce qui est rarement la force de ses concurrents. De son côté, conscient de la fin programmée, quand elle n’est pas déjà actée, des moteurs thermiques, notamment sur les plans d’eau intérieurs, Green Wake s’est spécialisé dans le rétrofit électrique des puissants bateaux dédiés au ski nautique, souvent équipés de gloutons moteurs V8. Le plaisir d’être tracté par un bateau sans impact sur l’environnement atmosphérique et sonore est forcément décuplé. Avec des moteurs électriques à la durée de vie presque illimitée et des batteries garanties 5 ans au programme de recyclage in fine, l’investissement de départ, de l’ordre de 30 000 Euros HT, ne paraît pas du tout hors de proportion. Mais la France n’est pas la seule à passer à la fée électricité. Le Portugais Faro Electric Boat présentera ainsi Quai Max Laubeuf son charmant Faro 5 mètres, un très élégant Runabout dessiné par Tomàs Costa Lima dans un style néo-rétro des plus séduisants. La motorisation électrique, alimentée par une station de recharge solaire autonome, et sa construction en bois à base de Cryptomeria finiront invariablement de vous convaincre que l’avenir est en marche et qu’il peut être réjouissant.
© Photo Faroboats - DRL’innovation vertueuse

Enfin, notez que la « Green Route » dont le logo vous guidera sur les quais de Cannes à la rencontre des bateaux et produits les plus innovants en termes d’éco-responsabilité. Il ne faudra pas manquer en ce sens de s’arrêter sur le stand des français de FinX qui ont développé un moteur alimenté par une pile à hydrogène et, à la place de l’hélice, une membrane ondulante, qui agit comme une nageoire directement inspirée de ce que la nature fait de mieux. Enfin, dans le sillage du pionnier Alain Thébault, qui sera d’ailleurs à Cannes pour promouvoir The Jet ZeroEmission, de nombreux constructeurs, tel le néerlandais Edorado avec son modèle 8S, développent des bateaux hydrofoils qui, en réduisant la trainée d’au moins 60%, rendent pertinente une propulsion électrique. Quand le cercle vertueux de l’innovation est en marche, le plaisancier du XXI° siècle peut être rassuré, le bonheur est plus que jamais sur l’eau.