Il va se passer quelque chose dans le Sud
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C’est super sport à bord de Virbac Paprec 3. Le classement de 16 heures vient de tomber ce lundi, c’est incroyable. Nous allons à 22 nœuds tout le temps. J’ai battu le record des 24 heures établi avec Loick Peyron mais François Gabart est allé encore plus vite. Je suis content de ma navigation de ces dernières heures, je suis un peu revenu sur les deux bateaux de tête.
Il faut être très vigilent car tout va très vite quand on régate à un tel niveau : je pousse un bord un peu malheureux vers le sud et hop je perds des milles. Je reviens en m’appliquant et avec un peu de réussite mais au pris de gros efforts. Il faut être accroché à son sujet. Le revers de la médaille, c’est que l’on tire beaucoup sur les bateaux et qu’il faut qu’ils tiennent. Pourtant calmer le jeu n’est pas à l’ordre du jour et n’est pas une stratégie. Alors pour viser la victoire et rester dans le match, il faut tenir la cadence.
Côté Météo, nous allons avoir de l’air jusqu’à la porte d’Amsterdam et même après mais nous allons atterrir sur l’Australie avec un risque de molle du fait d’un anticyclone qui pousse derrière le front. Ca ne va pas être simple.
Et pour ce qui est du bonhomme : les nouvelles sont bonnes. J’ai envie de combattre. Je suis persuadé qu’il va se passer quelque chose dans le Sud. One ne va pas rester comme ça à cinq bateaux en mode régate jusqu’au Cap Horn et même après. On ne va pas se tenir comme ça pendant trois mois. Il va falloir anticiper ce moment et être bon sur cette phase qui va permettre de partir seul ou à deux et ensuite d’être plus serein. Pour cela, il est impératif de ne pas commettre d’erreur et de ne rien casser. C’est un peu à la vie à la mort. Le bateau va aussi vite qu’en double. Par exemple, là nous avançons à 21 nœuds.
Pour aller à l’avant, je suis obligé d’abattre et choquer car il y a trop de pression d’eau pour s’aventurer dehors. On ne navigue pas comme d’habitude en solitaire : on réduit la toile très tard. Cette nuit, j’ai eu jusqu’à 40 nœuds. Normalement, quand le vent monte comme ça, je réduis la toile. Ca m’a permis de faire une bonne nuit. Mais cette course est folle. On va aussi vite qu’en double. Ce rythme endiablé a ses limites potentielles. A nous de ne pas les dépasser.
JP sur Virbac Paprec 3