L'époque où le Vendée Globe se courrait dans la cabine est révolue
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Samedi fin de matinée pour vous en France. Le moral est bon, bien meilleur qu'il y a une semaine. Je suis bien revenu sur Armel et François. Mais ils sont repartis et ils vont avoir maintenant un meilleur angle au vent que moi. Il est donc difficile de dire à quelle distance je serai d'eux au Cap Horn dans cinq jours. C'est assez incertain et la route est encore longue.
Je ne me suis pas vraiment fixé de limite pour un retour possible sur les deux leaders, pour dire que la victoire est encore possible ou qu'au contraire c'est devenu mission impossible. En 2000-2001, il y avait environ 700 milles entre Ellen Mac Arthur et Michel Desjoyeaux, et Ellen était repassée quelques heures devant Michel à deux semaines de l'arrivée. Je pense qu'au-delà de 700 milles de retard, ça devient vraiment compliqué mais qu'en dessous, tout est possible. Il est certain qu'avec 650 milles de retard sur Armel et François il y a quelques jours, ma situation était compliquée mais que maintenant c'est beaucoup plus intéressant. Je suis en embuscade.
Il faut que je regarde les fichiers météo précisément. C'est assez linéaire jusqu'au Horn mais après c'est moins clair et un peu foireux. Il va peut être se passer des choses. L'arrivée dans l'Atlantique va ouvrir de nouveaux horizons. On va davantage pouvoir attaquer. Il faut garder le moral car ce Vendée Globe va se jouer jusqu'au bout. En tout cas, la grande leçon de cette portion de course dans le Sud, c'est que l'époque où les marins faisaient le Vendée Globe dans la cabine est révolue: il faut être sur le pont et attaquer tout le temps.
JP sur Virbac Paprec 3