Le Piège blanc : un tournage sur des glaçons
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Le documentaire diffusé ce vendredi soir sur Thalassa, et dans de nombreux festivals à travers la France, est à la fois une aventure humaine et une plongée dans un paysage hors-norme : les glaces du Groenland.
Alban Michon et Vincent Berthet sont partis explorer les glaces du Groenland en kayak, profitant du très court été de cette zone polaire. Avec eux, nous vivrons leur entrée dans l'été, et ses icebergs qui se fissurent, puis le retour des glaces de l'hiver qui manquent de se refermer sur les deux aventuriers.
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Face à notre écran, nous avons l’illusion de n’être plus que trois - le spectateur et les deux protagonistes – et pourtant, pour réaliser un film d’une telle envergure, une équipe de tournage évolue autour des deux hommes. Un drone a même été utilisé pour réaliser des images aériennes. « Nous avons monté une expédition cinématographique parallèle à leur aventure, nous a expliqué le réalisateur, Thierry Robert. Parfois nous étions à quelques kilomètres d’eux et à d'autres moments je grimpais sur un petit glaçon, à quelques mètres d’eux, pour poser mon pied de caméra. » Les caméramans étaient également en plongée avec Alban Michon lorsqu’il a croisé un ours blanc. Ils ont ainsi pu capturer ces images fascinantes de la relation qui se noue entre l’animal, curieux, et l’homme. La situation est devenue critique lorsque Vincent Berthet et Alban Michon se sont retrouvés coincés sur des plaques de glace qui se dérobaient sans cesse, avec des milliers de glaçons qui barraient leur chemin. « Leur monde s’écroulait, se souvient Thierry Robert. Et de notre côté nos zodiacs souffraient contre les glaces donc cela devenait très compliqué de les suivre. Je me suis parfois dit que la situation était limite – ne fallait-il pas arrêter de filmer et intervenir ? – Heureusement, nous avons pu rester dans notre rôle de cinéaste sans intervenir dans l’aventure pure. » Les caméras sont donc restées à distance des deux aventuriers, sans interagir avec eux. Puis l’équipe de tournage a fait demi-tour, laissant les deux hommes vivre le cœur de leur aventure isolés de tout. Cela donne des images encore plus intimes lorsque les deux hommes luttent seuls contre le « piège blanc ». Thierry Robert se souvient que lorsque l’équipe de tournage les a retrouvés, « ils avaient pris un coup. Nous savions qu’ils avaient failli mourir. » Après le film, un livre de photos est en préparation. Sa publication est prévue pour l’automne prochain.